Profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein dans une unité d´oncologie médicale de référence majeure du Cameroun: étude transversale
Berthe Sabine Esson Mapoko, Etienne Atenguena Okobalemba, Esther Dina Bell Mbassi, Anne Juliette Flora Sango, Ruth Rosine Mekah Mapenya, Anne Marthe Maison Mayeh, Eveline Djampou, Dominique Christelle Anaba, Eugénie Nancy Ndangue Ntone, Sidonie Ananga Noa, Ambroise Ntama, Zacharie Sando, Paul Ndom
Corresponding author: Berthe Sabine Esson Mapoko, Département de Médecine Interne et Spécialités, Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé I, Yaoundé,Cameroun
Received: 06 Apr 2022 - Accepted: 14 Aug 2022 - Published: 20 Jan 2023
Domain: Epidemiology,Oncology
Keywords: Profil, épidémiologique, clinique, thérapeutique, cancer du sein, Hôpital Général de Yaoundé, Cameroun
This article is published as part of the supplement Le cancer du sein: quelles avancées en 2021?, commissioned by Esther Meka Ngo Um, Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé1 (Cameroun).
©Berthe Sabine Esson Mapoko et al. Pan African Medical Journal (ISSN: 1937-8688). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Berthe Sabine Esson Mapoko et al. Profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein dans une unité d´oncologie médicale de référence majeure du Cameroun: étude transversale. Pan African Medical Journal. 2023;44(1):4. [doi: 10.11604/pamj.supp.2023.44.1.34699]
Available online at: https://www.panafrican-med-journal.com//content/series/44/1/4/full
Research
Profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein dans une unité d´oncologie médicale de référence majeure du Cameroun: étude transversale
Profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein dans une unité d´oncologie médicale de référence majeure du Cameroun: étude transversale
Epidemiological, clinical and therapeutic profile of patients monitored for breast cancer in a major reference medical oncology unit in Cameroon: a cross-sectional study
Berthe Sabine Esson Mapoko1,&, Etienne Atenguena Okobalemba1, Esther Dina Bell Mbassi2, Anne Juliette Flora Sango3, Ruth Rosine Mekah Mapenya1, Anne Marthe Maison Mayeh2, Eveline Djampou1, Dominique Christelle Anaba1, Eugénie Nancy Ndangue Ntone1, Sidonie Ananga Noa2, Ambroise Ntama2, Zacharie Sando1, Paul Ndom1
&Auteur correspondant
Introduction: le cancer du sein est le premier cancer de la femme au Cameroun, avec 3 273 nouveaux cas et 1 780 décès en 2018. Alors qu´au niveau mondial on assiste à une amélioration du dépistage et du diagnostic précoce, les patients présentant un cancer du sein avancé semblent nombreux au Cameroun. Notre étude avait pour objectif d´explorer le profil clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé.
Méthodes: il s´est agi d´une étude transversale portant sur 204 patients suivis pour carcinome mammaire invasif entre 2008 et 2018.
Résultats: deux-cent une (201) femmes et 3 hommes ont été inclus. L´âge moyen était de 52,27 ± 12,2 ans. Le délai moyen de consultation en oncologie était de 11,9 mois ± 10,3 mois. Plusieurs stades étaient avancés au diagnostic, 60,2% (n=117/194) de T4, 80,4% (n=156/194) d´invasion ganglionnaire et 27% (n=55/204) de métastases, avec 24% (n=50/204) de comorbidités. Le carcinome canalaire invasif représentait 89,7% (n=183/204) et le grade II, 61,6% (n=98/159). Une chirurgie a été pratiquée chez 71,1% (n= 145/204) de patients et 97,5% (n=199/204) de patients ont eu une ligne de chimiothérapie. Une réponse clinique complète a été obtenue chez 38,2% (n=78/204) tandis que 43,6% (n=88/204) ont présenté une rechute.
Conclusion: les patients suivis pour cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé présentent un retard à la première consultation, avec des stades avancés au diagnostic et une faible réponse clinique.
Introduction: breast cancer is the leading cancer in women in Cameroon, with 3,273 new cases and 1,780 deaths in 2018. Even though there is an improvement in screening and early diagnosis worldwide, prevalence of advanced breast cancer seem to be high in Cameroon. Our study aimed to explore the clinical and therapeutic profile of patients followed up for breast cancer at the Yaoundé General Hospital. Methods: we carried out a descriptive, cross-sectional study that involved 204 patients followed up for invasive breast cancer between 2008 and 2018. Results: two hundrer and one (201) women and 3 men were included in the study. The mean age was 52.27 ± 12.2 years. The mean time for oncology consultation was 11.9 ± 10.3 months. Several patients had advanced stages at diagnosis; 60.2% (n=117/194) of T4, 80.4% (n=156/194) of lymph node invasion and 27% (n=55/204) of metastasis, with 24% (n=50/204) co-morbidities. Invasive ductal carcinoma accounted for 89.7%(n=183/204) and grade II, 61.6% (n=98/159). Surgery was performed in 71.1% (n= 145/204) of the patients and 97.5%(n=199/204) received at least one line of chemotherapy. A complete clinical response was achieved in 38.2% (n=78/204) while 43.6% (n=88/204) had a relapse. Conclusion: patients followed up for breast cancer at the Yaoundé General Hospital had a delay before their first consultation, with advanced stages at diagnosis and a poor clinical response.
Key words: Profile, epidemiological, clinical, therapeutic, breast cancer, Yaoundé General Hospital, Cameroon
Avec une prévalence mondiale de 6,87 millions de cas en 2018, le cancer du sein demeure le premier cancer de la femme dans le monde [1]. L´amélioration des moyens de dépistage d´une part, l´augmentation de l´espérance de vie, la croissance démographique, l´urbanisation, et à l´adoption des modes de vie occidentaux d´autre part ont contribué à une augmentation de plus de 50% de l´incidence des cancers du sein entre 2008 et 2018 avec une mortalité suivant la même tendance [2-4]. Alors qu´au niveau mondial on assiste à une amélioration du dépistage et du diagnostic précoce, au Cameroun, les activités de dépistage demeurent sporadiques et non systématisées. Il s´agit essentiellement des initiatives personnelles, des prescriptions selon les facteurs de risque et des campagnes de dépistage éparpillées dans quelques régions [5]. Les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de cette affection sont peu décrites. Bien qu´il n´existe pas encore de registre de cancer opérationnel, ni d´institut spécialisé uniquement dans la prise en charge des cancers au Cameroun, plusieurs hôpitaux de référence et Organisations Non Gouvernementales dans quelques régions du pays assurent la prise en charge des patients atteints de cancer, à l´instar de l´Hôpital Général de Yaoundé, l´Hôpital Central de Yaoundé, l´Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé, le Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal BIYA, l´ONG SOCHIMIO dans la région du Centre, l´Hôpital Général de Douala, l´Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Douala, l´Hôpital Laquintinie de Douala, l´Hôpital de District de Bonassama dans la région du Littoral et Mbingo Baptist Hospital dans la région du Nord-Ouest. Selon une étude menée en 2012 sur le devenir des patientes atteintes de cancer du sein au Cameroun, la proportion des patients présentant un cancer du sein à un stade avancé était élevée, avec une réponse peu satisfaisante aux traitements [6]. Quelques autres études ont exploré le profil de cette population les dernières années [7-9]. Dans le souci de renseigner les politiques en matière de lutte contre cette maladie sur l´état actuel de la maladie, nous avons mené cette recherche dont l´objectif était d´explorer le profil clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein dans une unité d´oncologie dans la capitale politique du Cameroun. Spécifiquement, il s´agissait de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et la réponse au traitement des patients suivis pour cancer du sein dans l´unité d´oncologie médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé.
Conception et cadre de l´étude: nous avons mené une étude hospitalière, descriptive et rétrospective, pendant la période du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2018, au service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé. Le service d´Oncologie Médicale se trouve dans les locaux de l´Hôpital Général de Yaoundé et comporte deux grands pôles : le pôle d´hospitalisation et le pôle ambulatoire que l´on appelle encore l´hôpital du jour. Le pôle d´hospitalisation est situé au 2e étage du bâtiment central avec une capacité de 30 à 35 lits tandis que l´hôpital du jour se situe dans le bâtiment à l´aile droite de l´hôpital avec une capacité de 08 lits. Ce service dispose de 18 personnels soignants dont 02 Oncologues médicaux, 15 infirmières et Aides-Soignants, mais également de quelques médecins en stage.
Population de l´étude: etaient inclus dans notre étude, les patients des 2 sexes, de tout âge, atteints d´un carcinome mammaire invasif, tous stades confondus, diagnostiqués et suivis entre le 1er Janvier 2008 et le 31 Décembre 2018, au service d´Oncologie Médicale et ayant bénéficié d´un traitement à l´instar d´une chirurgie, et/ou d´une chimiothérapie, d´une radiothérapie, d´une hormonothérapie ou d´un traitement de support. Nous avons exclu les patients dont les dossiers étaient abimés ne permettant pas une exploitation des données qui s´y trouvaient. Ces dossiers étaient considérés comme inexploitables. Les patients ne répondant pas aux critères d´inclusion n´ont pas été inclus dans l´étude. La technique d´échantillonnage utilisée a été non probabiliste basée sur le recrutement consécutif des patients obéissants aux critères d´inclusion.
Collecte des données: la collecte des données s´est effectuée à l´aide des dossiers des patients conservés dans le service des archives d´oncologie médicale, des registres de consultation et les fichiers d´enregistrements numériques du service d´Oncologie médicale complétée par les informations auprès des malades dont on n´avait pas les informations à la date de fin de l´étude. Les données ont été consignées dans un questionnaire standardisé, pré-testé. L´échantillon a été obtenu par la sélection des patients répondant aux critères d´inclusion. Le recrutement a débuté le 1er Avril 2019 et s´est terminé le 30 Juin 2019. Les données recherchées étaient relatives caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques des patients et la réponse au traitement. Les caractéristiques épidémiologiques étaient l´âge au diagnostic, le sexe, le statut matrimonial, la région d´origine, la religion, la profession et le lieu de résidence. Les renseignements cliniques ont concerné la date de diagnostic anatomopathologique, le délai entre les premiers symptômes et la première consultation, le délai entre les premiers symptômes et le diagnostic, le délai entre les premiers symptômes et la consultation en oncologie, délai entre le diagnostic et la consultation en oncologie, la présence de comorbidités et le type de comorbidités, le statut menstruel et le délai post ménopausique, la formule gravidique, la présence de grossesse tardive, l´âge du premier enfant au diagnostic, la pratique de l´allaitement maternel, la durée d´allaitement, la prise de contraceptif oraux et la durée de la prise, l´état général au diagnostic, les paramètres anthropométriques tels le poids, la taille et la détermination de l´indice de masse corporelle, les signes fonctionnels et physiques au diagnostic, le sein et les quadrants atteints, le stade TNM de l´ American Joint Committee on Cancer (AJCC).
Les données paracliniques intéressaient la réalisation d´une mammographie et d´une échographie, les lésions observées et la classification de l´American College of Radiology (ACR), la réalisation d´un bilan d´extension à la recherche de métastases et les localisations de métastases, le taux de marqueurs tumoraux CA 15.3, le type histologique, le grade histologique, l´atteinte ganglionnaire, l´état des marges de résection chirurgicale, la présence d´emboles vasculaires, la présence de récepteurs hormonaux et ‘une surexpression du HER 2, la réponse pathologique. Les informations thérapeutiques étaient relatives au type de traitement reçu, type de chirurgie reçue, la présence ou non d´un curage, le nombre de lignes et de cures de chimiothérapie reçu, et le protocole prodigué, la réalisation d´une radiothérapie, le nombre de séances, le protocole d´hormonothérapie, la présence d´une thérapie moléculaire ciblée et le type de thérapie ciblée et le cas échéant la présence d´un traitement de support. Les données de suivi, notamment la réponse clinique selon les critères RECIST: réponse complète, réponse partielle, stabilité tumorale, et progression tumorale [10,11]. La réponse complète (CR) c'est la disparition de toutes les lésions cibles, confirmée par un nouvel examen réalisé à quatre semaines. En pratique, c'est l'équivalent d'une rémission. La réponse partielle (PR) c'est la diminution d'au moins 30 % de la somme des plus grands diamètres de chaque lésion cible, en prenant pour référence la somme initiale des plus grands diamètres, confirmée par un nouvel examen réalisé à quatre semaines.
La progression tumorale (PD) c´st l'augmentation d'au moins 20% de la somme des plus grands diamètres de chaque lésion cible, en prenant pour référence la plus petite somme des plus grands diamètres, rapportée depuis le début du traitement, ou apparition de une ou de plusieurs nouvelles lésions. La stabilité tumorale (SD) c'est la diminution tumorale insuffisante pour définir une réponse partielle et/ou augmentation tumorale inférieure à celle nécessaire pour définir une progression tumorale, en prenant pour référence la plus petite somme des plus grands diamètres depuis le début du traitement [10,11]. Par ailleurs, le délai de réponse clinique complète a été recherché qui correspond à la période de temps entre le début de traitement et l´obtention d´une réponse complète. En outre, la survenue d´une rechute a été évaluée, la localisation de la rechute et le délai de survenue de la rechute, qui correspond l´intervalle de temps entre le diagnostic et la survenue de la rechute. Nous nous sommes servis de toutes les informations disponibles dans les dossiers médicaux, les fiches de traitement et les rapports de résultats d´examen disponibles dans les dossiers pour réduire au maximum les biais d´information.
Considérations éthiques: nous avons obtenu l´autorisation de l´Hôpital Général de Yaoundé, une clairance éthique du Comité Institutionnel d´Ethique et de la Recherche (CIER) de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de l´Université de Yaoundé I n° 087/UYI/FMSB/VDRC/CSD du 11 avril 2019 et du Comité Régional d´Éthique pour la Recherche en Santé Humaine du Centre (CRERSHC) CE n° 6517/CRERSHC/2019 du 12-04-2019. La confidentialité de toutes les informations a été assurée.
Analyse statistique: l´analyse des données s´est faite grâce aux logiciels SPSS version 20 et Microsoft Office Excel 2010. Les statistiques descriptives ont été appliquées pour condenser et ordonner les variables. Les variables qualitatives ont été exprimées par leur représentation graphique au travers de diagrammes en bâton ou en secteur. Les variables quantitatives ont été exprimées par la médiane accompagnée des extrêmes et la moyenne accompagnée de l´écart-type.
Nous avons retrouvé 567 dossiers de patients suivis pour cancer du sein dans le service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé. Parmi ces dossiers, 330 ne répondaient pas aux critères d´inclusion. Nous avons ainsi retenu 237 dossiers de patients répondant aux critères d´inclusion et exclu 33 dossiers, car inexploitables. Notre échantillon était donc constitué de 204 patients, tel que présenté sur la Figure 1.
Caractéristiques épidémiologiques: sur les 204 patients colligés, on retrouvait 3 hommes et 201 femmes. La tranche d´âge la plus atteinte était celle de 45 à 55 ans (30,9%; n=204) tel que décrit dans le Tableau 1, avec un âge moyen de 52,27 ± 12,2 ans, et un minimum d´âge de 28 ans pour un maximum de 85 ans. La moitié des patients était sans emploi (50%; n= 102/204) et 62,3% (n=127/ 204) résidaient dans la ville de Yaoundé (Tableau 1). La religion chrétienne était la plus représentée (88,2 %, n=180/204) contre 10,8 % (n=22/204) de musulmans. La majorité des patients suivis étaient originaires de la région du Centre (36,8%, n=75/204), suivie de de celle de l´Ouest (33,8 %, n= 70/204). Concernant les facteurs de risque de cancer du sein, 5,5% (n=11/201) des patientes étaient nullipares, 63,7% (n= 128/201) avaient pratiqué l´allaitement maternel, 12,4% utilisaient des contraceptifs oraux (n=25/201) et 7% (n= 14/201) avaient eu une grossesse tardive. Le statut ménopausique était presque similaire, 47,8% (n=96/201) de ménopausées contre 52,2% (n= 105/201) de non ménopausées. La majorité des patients était en surpoids (36,8%; n=42/114) et 26,3% (n= 30/114) étaient obèses. L´indice de masse corporelle moyen était 27,6 ± 5,6 avec un minimum de 16,73 et un maximum de 44,79 (Tableau 1).
Caractéristiques cliniques
Le délai moyen de la première consultation était de 7,1 mois ± 9,8 mois (Ecart-type : ET). Par ailleurs le délai moyen du diagnostic était de 9,0 mois ± 10,3 mois et le délai moyen de consultation en oncologie était de 11,9 mois ± 11,7 mois. Toutefois la médiane du délai de la première consultation était de 3,2 mois (Intervalle interquartile (IIQ): 1,03 - 10,9; Min- Max: 0,13 - 51,7). En outre, la médiane du délai du diagnostic était de 5,4 mois (IIQ: 2,4 - 12,5; Min- Max: 0 - 53,2). De façon additionnelle, celle du délai de consultation en oncologie était de 7,9 mois (IIQ: 4,2 - 15,5; Min- Max: 0 - 57,5) et du délai entre le diagnostic et la consultation en oncologie quant à elle était de 1 mois (IIQ: 0,4 - 2,9; Min- Max: 0 - 41,4). Vingt-quatre pourcent (n=50/204) des patients avaient des comorbidités au diagnostic de cancer du sein; les plus fréquentes étant l´hypertension artérielle (12%, n=25/204), le diabète et l´infection au VIH, tous deux à 5% (n=10/204) (Figure 2). La majorité des patients avait un bon état général au diagnostic (66,2%, n=132/204). Le sein droit était le plus atteint (48,5%, n=99/204) et 3,9% (n=8/204) des patients avaient un cancer du sein bilatéral. Le quadrant supéro-externe était le plus atteint (70,1%, n=143/204). Soixante virgule deux pourcent (n=117/194) des patients avaient un stade T4 au diagnostic, 80,4% (n=156/194) avaient une invasion ganglionnaire et 27% (n= 55/204) étaient métastatiques au diagnostic. Les stades les plus fréquents au diagnostic étaient le stade IIIB (32,4%; n=66/204), suivi du stade IV (27%; n=55/204). Parmi eux, 10 patients (4,9%) étaient non métastatiques mais avaient des stades T et N inconnus. Les sites métastatiques les plus fréquents étaient le poumon (56,4%; n=15/27), le foie (43,6%; n=12/27), les os (29,1%; n=8/27) et la plèvre (21,8%; n=6/27) (Tableau 2). Plusieurs sites métastatiques ont été retrouvés chez les mêmes patients. Les symptômes les plus fréquents étaient la perception de nodules mammaires dans 97,5% (n=199/204), des douleurs mammaires dans 29,4% (n=60/204) et de la présence d´adénopathies dans 27,9% (n=57/204). Dans le même sens, les signes physiques les plus fréquents étaient la présence de nodules mammaires dans 98% (n=200/204), des adénopathies dans 62,3% (n=127/204) et un aspect en peau d´orange dans 39,2% (n=80/204) (Figure 3).
Caractéristiques paracliniques: seuls 30% (n=61/204) des patients ont réalisé une mammographie ou une échographie mammaire. Le type histologique le plus fréquent était le carcinome canalaire invasif (89,7%, n=183/204), et le grade II était le plus représenté (n=98/159). Notons que le grade histologique était recherché chez 159 patients soit 78% des patients, les emboles vasculaires n´ont été recherchés que chez 14 % des patients (n=28/204) et l´immunohistochimie n´a été réalisée que chez 16% des patients (n=33/204) (Tableau 2).
Caractéristiques thérapeutiques: une chirurgie a été pratiquée chez 71,1% (n= 145/204) des patients. La chirurgie conservatrice était pratiquée chez 15,2% (n=22/145), tandis que 84,8% (n=123/145) avaient une chirurgie radicale. L´état des berges de résection chirurgicale n´a pas été évalué chez 41,4 % (n=60/145) des patients, chez 33,8 % (n=49/145) les berges étaient saines et chez 24,8 % (n=36/145), elles étaient lésionnelles. Un curage axillaire a été réalisé chez 75,9% (n=110/145). La majorité des patients (97,5%; n=199/204) a reçu la chimiothérapie, 50,8% (n=101/199) ont eu 2 lignes et 20,1 % (n=40/199) ont eu 3 lignes. Les protocoles les plus fréquents étaient l´association Adriblastine et Cyclophosphamide (AC : 49,7 % ; n=99/199) et 5 Fluoro-Uracile, Adriblastine et Cyclophosphamide (FAC : 46,2 % ; n=92/199). L´hormonothérapie a été reçue par 25,5% (n=52/204) des patients et la radiothérapie par 37,3% (n=76/204) (Tableau 3).
Réponse clinique: trente-huit pourcent (n=78/204) des patients ont eu une réponse clinique complète, tandis que 43% (n=88/204) ont présenté une réponse partielle (Figure 4). La médiane du délai de la réponse clinique était de 7,01 mois (IIQ: 5,4 - 9,3); avec un minimum de 1,8 mois et un maximum de 44,4 mois. Des rechutes ont été observées chez 43,6% (n=89/204) des patients. Les principales localisations de ces rechutes étaient cicatricielles (40,4%, n=36/89), pulmonaires (29,2%, n=26/89), pleurale (25,8%, n=23/89) et osseuse (24,7%, n=22/89) (Figure 5). La médiane du délai de la rechute était de 17,8 mois (IIQ: 10,1 - 32,3).
Notre travail portait sur la description du profil clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein au service d´Oncologie Médicale de l´Hôpital Général de Yaoundé. Il nous a permis d´obtenir un échantillon de 204 patients, dont 3 hommes et 201 femmes. L´âge des patients variait entre 28 ans et 85 ans, avec une moyenne de 52,27 ± 12,2 ans. La tranche d´âge la plus représentée était celle de 45 à 55 ans (30,9%). Le délai moyen de consultation en oncologie était de 11,9 mois. Des comorbidités ont été observées chez 19,1% des patients. La majorité des patients avait un stade avancé au diagnostic, 70,2% de stade T4, 80,4% avec une invasion ganglionnaire et 27% métastatiques au diagnostic, soit 32,4% de stades IIIB et 27% de stades IV. Le type histologique le plus fréquent était le carcinome canalaire invasif, et le grade II était le plus représenté. Une chirurgie a été réalisée chez 71,1%. La majorité des patients (97,5%) a reçu la chimiothérapie, 50,8% ont eu 2 lignes de chimiothérapie et 20,1% en ont eu 3. Une réponse clinique complète a été confirmée chez 38,2% et 43,6% ont présenté une rechute. La médiane du délai de la réponse clinique était de 7,01 mois (5,4 - 9,3) et la médiane du délai de la rechute était de 17,8 mois (10,1 - 32,3).
Selon les données de la littérature, le cancer du sein est une pathologie rare chez l´homme, dont la fréquence est de l´ordre des 1% des cancers du sein [12]. Nos résultats corroborent ces données, car dans notre population de 204 patients, nous avions 201 femmes et 3 hommes, soit 1.5% d´hommes et un sex-ratio de 0,01. Ces résultats se rapprochent de ceux effectués en 2011 au Cameroun, par Kemfang et al., qui dans leur cohorte de 531 patients suivis pour cancer du sein au service de Radiothérapie de l´Hôpital Général de Yaoundé, avaient un pourcentage de 0,75% d´hommes [9] et ceux d´Engbang et al., dans leur étude sur le profil histo-épidémiologique du cancer du sein au Cameroun, qui retrouvaient 2971 femmes (97,60%) et 73 hommes (2,40%), soit un sexe ratio (H/F) de 0,02 [7] . Nous avons pu observer que la population périménopausique était majoritaire dans notre étude et la distribution des patientes selon leur statut ménopausique semblait être équilibrée. En effet, la moyenne d´âge était de 52,27 ans ± 12,2 ans, avec un minimum de 28 ans et un maximum de 85 ans. La tranche d´âge la plus représentée était celle de 45 à 55 ans (30,9%). Cinquante-deux virgule deux pourcent des patientes étaient non ménopausées. Ces résultats se rapprochent de ceux retrouvés dans trois études camerounaises, en 2011, 2012 et 2015, où l´on retrouvait respectivement une moyenne d´âge de 45,17 ans pour une tranche d'âge la plus représentée de 40 à 49 ans dans la première [9] , une médiane d´âge de 46 ans, avec la tranche d´âge la plus atteinte de 45 à 55 ans et 41,4% de ménopausées et non ménopausées dans la seconde [6] et dans la troisième, l'âge moyen était de 46,80 ± 15,87 ans [7]. Cette observation s´étend au-delà du Cameroun et semble être une réalité africaine. En effet, en Uganda, l´âge moyen des patientes suivies pour cancer du sein était de 45 ans 6 mois [13]. Tout comme l´Afrique du Sud, au Soweto, où l´âge moyen au diagnostic des patientes suivies pour cancer du sein était de 54,4 ans [14]. De même, en Tunisie, l´âge moyen au diagnostic des patientes était de 50 ans avec un pic de fréquence entre 41 et 50 ans; 46,8% des patientes étaient ménopausées [15]. Des résultats similaires ont été retrouvés en Algérie, où l´incidence était plus élevée chez les femmes de la tranche d´âge 50-54 ans avec un taux de 40,1 pour 105 femmes, avec 69,6% des patientes non ménopausées [16] . Par contre, nos résultats contrastent avec ceux retrouvés en l´Ethiopie, où l´âge des femmes variait de 20 à 88 ans (âge médian 43,0 ans), mais où les femmes âgées de 30 à 39 ans étaient le groupe le plus important de la population étudiée (37,9%). Toutefois, près de la moitié des femmes étaient pré ménopausées (49,7%) [17].
Un retard à la consultation et au diagnostic a été observé dans notre population d´étude. Le délai moyen de la première consultation était de 7,1 mois. Par ailleurs le délai moyen du diagnostic était de 9,0 mois et le délai moyen de consultation en oncologie était de 11,9 mois. Toutefois la médiane du délai de la première consultation était de 3,2 mois. En outre, la médiane du délai du diagnostic était de 5,4 mois. De façon additionnelle, celle du délai de consultation en oncologie était de 7,9 mois et du délai entre le diagnostic et la consultation en oncologie quant à elle était de 1 mois. Ce retard à la consultation et au diagnostic a été décrit en 2012 par Price et al., au Cameroun, qui révélaient que 35% des patients atteints de cancer avait un délai à la première consultation de plus de 6 mois; par ailleurs, 47% de patients devaient attendre plus de 3 mois pour recevoir l´annonce du diagnostic de cancer. Au total 63% des patients passaient plus de 6 mois entre le premier symptôme et l´annonce de diagnostic de cancer [5]. Les raisons évoquées pour ce retard étaient la présence de difficultés financières, de problèmes d´accessibilité géographique, le grand recours à la médecine traditionnelle, mais également l´absence d´information des patients et de certains personnels médicaux sur la notion de cancer [5]. Un plus grand retard a été observé par Kemfang et al., qui retrouvaient dans leur étude publiée en 2011, un délai moyen à la consultation de 10,35 mois, expliqué selon eux par la forte fréquentation des tradipraticiens. En effet, 54,94% des patientes suivies pour cancer du sein avait consulté un tradipraticien avant la consultation médicale [9]. Ailleurs, en Tunisie, le délai moyen de consultation pour cancer du sein était de 6,5 mois et 33,8% des patientes ont consulté après un délai de 6 mois [15]. Ces résultats sont similaires à ceux retrouvés au Maroc, où le délai moyen de consultation était de 6 mois avec un minimum de deux semaines et un maximum à six ans [17].
La présence de comorbidités alourdit le fardeau du vécu des patients atteints de cancer de sein. En effet, 24% des participants avaient des comorbidités au diagnostic de cancer du sein ; les plus fréquentes étaient l´hypertension artérielle (12%), suivies du diabète et de l´infection au VIH, tous deux à 5%. Par ailleurs, la majorité des patients était en surpoids et 26,3% avaient même une obésité modérée. Cubash et al. en Afrique du sud avaient trouvé que 15-20% des patientes de cancer de sein était séropositive au VIH [18]. Les stades avancés au diagnostic étaient les plus fréquents dans notre cohorte. En effet, 60,2% des patients avaient un stade T4 au diagnostic, 80,4% avaient une invasion ganglionnaire et 27% étaient métastatiques au diagnostic. Les stades cliniques les plus fréquents au diagnostic étaient le stade IIIB (32,4%), suivi du stade IV (27%). Le pourcentage des stades avancés était également élevé dans 2 cohortes camerounaises ; celle d´Enow et al., en 2012 avec près de 60% des stades avancés au diagnostic de cancer du sein [8] et une deuxième cohorte suivie au Cameroun en 2012, qui retrouvait 51,6% de stade III au diagnostic [6]. Ces chiffres reflètent de manière générale la tendance en Afrique. En effet, en Uganda, La majorité des patientes atteintes de cancer du sein avaient des stades III et IV au diagnostic (71%) [13]. De même qu´en Afrique du Sud, 41% des patientes suivis pour cancer du sein étaient diagnostiqués au stade III et 8% au stade IV [14]. Quant à la Tunisie, 12,3% avaient des stades T3 au diagnostic et 33,4% des stades T4, 35,5% étaient N1 et 13,7% N2, et 15,4% des patientes étaient métastatiques au diagnostic [15].
On note une disparité dans la réalisation des examens complémentaires. Seulement 30% des patients ont réalisé une mammographie ou une échographie mammaire. Le grade histologique était recherché chez 159 patients soit 78% des patients ; les emboles vasculaires n´ont été recherchés que chez 14% des patients et l´immunohistochimie n´a été réalisée que chez 16% des patients. Il semble ne pas avoir de consensus, ni de standards et recommandations dans la réalisation des examens complémentaires des patients suivis pour cancer du sein, ni même dans le compte rendu desdits examens. Des problèmes de disponibilité des moyens diagnostiques, leur coût [5,9], des difficultés financières [19-21], de non effectivité d´une prise en charge multidisciplinaire pourraient expliquer ces observations [5,22]. Comme le décrit les données de la littérature, le type histologique le plus fréquent dans notre étude était le carcinome canalaire invasif [23-25]. La majorité de ces tumeurs était agressive, avec 61,6% de grade II et 23,3% de grade III.
La chirurgie a été pratiquée chez 71,1% des patients. Les autres n´étaient pas opérables, car métastatiques ou n´avaient pas les moyens de bénéficier d´une chirurgie. La chirurgie radicale était la plus pratiquée, chez 84,8%. Ces résultats sont similaires à ceux de Kemfang et al., en 2011, qui retrouvaient 88% de mastectomie dans leur cohorte [9]. Dans notre étude, la majorité des patients (97,5%) avait reçu une chimiothérapie, car les stades avancés au diagnostic éraient les plus fréquents; 50,8% ont eu 2 lignes de chimiothérapie, et 20,1% en ont eu trois. Les protocoles les plus utilisés étaient l´association Adriblastine et Cyclophosphamide (AC: 49,7%) et 5 Fluoro-Uracile, Adriblastine et Cyclophosphamide (FAC: 46,2%). Une hormonothérapie a été reçue par 25,5% des patients et la radiothérapie par 37,3%. Des résultats similaires ont été observés en Afrique du Sud, dans la cohorte de patientes suivies pour cancer du sein, où 89 % des patientes avaient reçu au moins une forme de chirurgie, de chimiothérapie, de radiothérapie ou d'hormonothérapie [14]. En outre, en Tunisie, 85,5% de patientes porteuses de cancer du sein avaient bénéficié d´une mastectomie et 11,3 % d´un traitement conservateur, 408 patientes ont bénéficié d´une radiothérapie loco-régionale, 534 patientes ont été traitées par chimiothérapie, 339 patientes ont bénéficié d´une hormonothérapie (95% par Tamoxifène) [15]. De même, au Maroc, la majorité des patientes avait reçu un traitement multimodal associant une chirurgie conservatrice ou radicale, une radiothérapie et une chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante. Par ailleurs, en Ethiopie, 95% des patientes avaient bénéficié d´une mastectomie. La majorité des patients (n 5893; 83%) également reçu une chimiothérapie, principalement chimiothérapie contenant de l'anthracycline (n 5782). Le régime préféré contenant de l'anthracycline a été FAC. L´hormonothérapie a été réalisée chez 5864 patientes, sans évaluation des récepteurs hormonaux, du fait de l´indisponibilité des tests [17]. Tous ces résultats pourraient s´expliquer par le fait que les stades avancés étaient les plus fréquents au diagnostic et l´immunohistochimie n´est pas disponible dans tous les pays, ne permettant pas toujours un traitement personnalisé [17].
Bien que nous ayons souhaité décrire le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé, cette étude pourrait comporter quelques limites. La première est le fait que cette étude est réalisée dans un des pôles d´excellence en matière de prise en charge des cancers et ne peut traduire la réalité dans les autres centres. Par ailleurs, cette étude ne tient pas compte des patients qui n´ont pas pu bénéficier d´un traitement du fait des problèmes financiers. En outre, étant donné le caractère rétrospectif de cette étude, nous pouvons faire face à un biais d´informations. Tout ceci pourrait rendre difficile la généralisation de nos résultats. Nous nous sommes servis de toutes les informations disponibles dans les dossiers médicaux, les fiches de traitement et les rapports de résultats d´examen disponibles dans les dossiers pour réduire au maximum ces biais d´information.
Au terme de notre travail de recherche dont le but était d´explorer le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des patients suivis pour cancer du sein à l´Hôpital Général de Yaoundé, il ressort qu´au sein de notre population, ce profil correspond aux patients des deux sexes et majoritairement des femmes. Ce sont des patients d´un âge moyen de 52 ans, présentant un retard à la consultation, avec des stades avancés au diagnostic. Ces patients ont bénéficié de plusieurs modalités thérapeutiques et présentent une faible réponse clinique.
Etat des connaissances sur le sujet
- Le cancer du sein est un problème majeur de santé publique au Cameroun;
- Cette affection touche aussi bien les hommes que les femmes;
- Des stades avancés au diagnostic continuent d´être observés au Cameroun.
Contribution de notre étude à la connaissance
- Le fardeau des patients avec cancer du sein est alourdi par des comorbidités que sont l´hypertension artérielle (13,2%), le diabète et l´infection au VIH, tous deux à 5,4% ;
- La majorité des patients (97,5%) a reçu la chimiothérapie, 50,8% ont eu 2 lignes et 20,1% ont eu 3 lignes. L´hormonothérapie a été reçue par 25,5 % des patients et la radiothérapie par 37,3%;
- Trente-huit pourcent des patients ont eu une réponse clinique complète, tandis que 43% ont présenté une réponse partielle.
Les auteurs ne déclarent aucun conflits d'intérêts.
Conception et design de l'étude: Berthe Sabine Esson Mapoko, Etienne Atenguena Okobalemba et Esther Dina Bell Mbassi. Collecte des données : Berthe Sabine Esson Mapoko, Eveline Djampou, Dominique Christelle Anaba, Eugénie Nancy Ndangue Ntone et Anne Juliette Flora Sango. Analyse et interprétation des données : Berthe Sabine Esson Mapoko, Etienne Atenguena Okobalemba et Esther Dina Bell Mbassi. Rédaction du manuscrit: Berthe Sabine Esson Mapoko. Révision du manuscrit : Berthe Sabine Esson Mapoko, Anne Marthe Maison Mayeh, Ruth Rosine Mekah Mapenya, Esther Dina Bell Mbassi, Etienne Atenguena Okobalemba, Anne Juliette Flora Sango, Sidonie Ananga Noa, Ambroise Ntama, Zacharie Sando, Paul Ndom. Garant de l'étude : Berthe Sabine Esson Mapoko. Tous les auteurs ont approuvé la version finale du manuscrit.
Tableau 1: facteurs socio-épidémiologiques des patients
Tableau 2: distribution des patients en fonction des signes cliniques et paracliniques
Tableau 3: caractéristiques thérapeutiques des patients
Figure 1: figure synoptique de l´échantillon
Figure 2: distribution des patients en fonction de leurs comorbidités
Figure 3: distribution des patients en fonction des signes cliniques
Figure 4: distribution des patients en fonction de la réponse clinique
Figure 5: distribution des patients en fonction de la localisation des rechutes
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