Research 
Couverture vaccinale et facteurs associés à la vaccination des professionnels de santé contre la COVID-19 dans la ville de Yaoundé en juillet 2022
Couverture vaccinale et facteurs associés à la vaccination des professionnels de santé contre la COVID-19 dans la ville de Yaoundé en juillet 2022
Vaccination coverage against COVID-19 in healthcare workers and associated factors in the city of Yaoundé in July 2022
Séverine Olga Blanche Koïngakiawa1,&, Joel Lonla Nzougouat2, Brice Essomba Edzoa3, Calvin Tonga4
&Auteur correspondant
Introduction: la vaccination est l´un des moyens efficaces de lutte contre la COVID-19. Les professionnels de santé comptent parmi les cibles prioritaires du fait de leur forte exposition aux risques infectieux. Au regard de couverture vaccinale nationale globalement faible, nous nous sommes intéressés au statut vaccinal des professionnels de santé ainsi qu´aux facteurs associés. L´objectif général a été de déterminer la couverture vaccinale et les facteurs associés à la vaccination contre la COVID-19 chez les professionnels de santé de Yaoundé.
Méthodes: nous avons effectué une étude transversale, quantitative, basée sur une enquête menée auprès de 621 participants issus de 125 formations sanitaires, réparties en 3 strates, incluant tous les districts de santé de Yaoundé du 06/06 au 09/07/2022. La taille de l´échantillon a été calculée suivant l´approche recommandée par l´Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2015) pour l´estimation de couverture vaccinale par la méthode d´échantillonnage en grappe, à deux degrés, avec 10% de précision, pour une couverture vaccinale anticipée à 25% et un intervalle de confiance à 95%. Les analyses bivariées et multivariées ont permis d´identifier les associations.
Résultats: la couverture vaccinale des professionnels de santé de Yaoundé a été estimée à 42,0% (IC 95%: 38,2% - 46,0%) dont 1,3% de couverture vaccinale vérifiée. Les facteurs socioprofessionnels (catégorie de la formation sanitaire ( FOSA), secteur d´activité et unité de soins) et psychosociaux (expérience de la COVID-19 et perception du vaccin contre la COVID-19) sont statistiquement associés au statut vaccinal des professionnels de santé.
Conclusion: la couverture vaccinale chez les professionnels de santé de Yaoundé reste faible, ces résultats présentent des éléments pertinents d´évaluation et d´ajustement des stratégies en vue de l´amélioration de la couverture vaccinale des professionnels de santé tant au niveau régional que national.
Introduction: vaccination is one of the most effective COVID-19 control strategies. Because of their high exposure to infectious risks, healthcare workers are considered as priority targets. Given the overall low vaccination coverage in the country, we investigated the vaccination status of healthcare workers and the associated factors. The general objective was to determine vaccination coverage and factors associated with COVID-19 vaccination among healthcare workers in Yaoundé. Methods: we conducted a quantitative, cross-sectional study based on the survey of 621 participants from 125 health facilities, divided into 3 strata, including all the health districts in the city of Yaoundé, from 06/06 to 09/07/2022. The sample size was calculated following the WHO recommended approach for estimating vaccine coverage using the two-stage cluster sampling method, with 10% precision, for an anticipated vaccine coverage of 25% and a 95% confidence interval. Bivariate and multivariate analyses were used to identify associations. Results: vaccination coverage among healthcare workers in Yaoundé was estimated at 42.0% (95% CI: 38.2% - 46.0%), including 1.3% verified vaccination status. Socio-professional (category of health facility, activity sector and care unit) and psychosocial (level of experience of COVID-19 and perception of the COVID-19 vaccine) factors are statistically associated with vaccination. Conclusion: vaccination coverage among health professionals in Yaoundé remains low, these results provide relevant information for evaluating and adjusting strategies to improve vaccination coverage among healthcare workers at both regional and national levels.
Key words: COVID-19, vaccination, associated factors, healthcare professionals
La pandémie de la COVID-19 a entrainé des pertes en vies humaines et impacté tous les secteurs de la vie sociale [1-12]. À l´épreuve de cette crise, le système de santé mondial a réagi rapidement, déployant divers moyens dont le recours à la vaccination [13-16]. La vaccination est l'un des moyens sûrs et efficaces de lutte contre les infections, y compris la COVID-19 [17]. L´OMS recommande une couverture vaccinale de 80 à 90%, pour atteindre l´immunité collective permettant d´interrompre la circulation du virus et éviter sa mutation vers des formes plus pathogènes [18]. Les gouvernements ont fixé des objectifs nationaux de couverture vaccinale qui permettraient d´assurer le contrôle de la pandémie. Au Cameroun, l´objectif était de 70%, les professionnels de santé étant une cible prioritaire [19].
Bien que la COVID-19 ne soit plus une urgence de santé publique de portée internationale, la vaccination contre la COVID-19 reste recommandée [20,21]. Plutôt que les nourrissons et femmes enceintes habituellement ciblés, cette vaccination concerne les adultes aux premiers rangs desquels les professionnels de santé. La nouveauté du vaccin expose à des défis dont l´hésitation vaccinale et la désinformation [19].
Les couvertures vaccinales basées sur les données administratives sont souvent peu fiables, notamment dans les pays en développement, du fait de la faible précision du dénominateur, des défauts d´enregistrement ou de compilation des actes vaccinaux, et de l´altération des données par les acteurs de la chaîne [22]. D´où le recours aux enquêtes qui lorsqu´elles sont bien réalisées génèrent des résultats fiables, permettant une évaluation objective des efforts de vaccination et de la qualité des données administratives, et servant de base pertinente de décision [23]. À notre connaissance, aucune estimation de la couverture vaccinale contre la COVID-19 chez les professionnels de santé n´a été menée au Cameroun. Notre étude visait à déterminer la couverture vaccinale et les facteurs associés à la vaccination contre la COVID-19 chez les professionnels de santé de la ville de Yaoundé.
Les résultats de ce travail pourraient servir à l´évaluation et l´amélioration de la performance et des stratégies de vaccination. Ils enrichiraient la compréhension de l´attitude des personnels de santé vis-à-vis de la vaccination contre la COVID-19 et pourraient orienter les stratégies de vaccination contre les formes mutées du coronavirus, les infections émergentes et ré-émergentes à caractère épidémique, et l´introduction des nouveaux vaccins.
Cadre de l´étude: cette étude a été menée dans tous les districts de santé (DS) de la ville de Yaoundé (Figure 1), chef-lieu de la région du Centre, capitale politique et ville la plus peuplée du Cameroun. Située dans le département du Mfoundi et couvrant une superficie de 304 Km2, la ville est bornée au nord-ouest par le département de la Lékié, au sud-ouest par le département de la Mefou-et-Akono, au sud par le département de la Mefou-et-Akono, au nord par l´arrondissement d´Okola, et à l´est par le département de la Mefou-et-Afamba [24]. Elle compte le plus grand nombre de personnels de santé. C´est dans cette ville qu´a été déclaré le premier cas de COVID-19 au Cameroun, le 06 mars 2020. La ville comptait alors 6 DS et 60 aires de santé (AS). Au mois de mars 2022, la ville comptait 901 formations sanitaires (FOSA) répertoriées dans le DHIS2.
Type d´étude: cette étude est quantitative, de type transversal, à visée descriptive et analytique.
Participants à l´étude: ils étaient constitués de tous les professionnels de santé exerçant dans les FOSA de la ville de Yaoundé. Ont été inclus dans l´étude tout professionnel de la santé exerçant dans les FOSA de la ville de Yaoundé pendant la période d´enquête et ayant accepté de participer à l´étude.
Conception de l´étude: l´étude a été menée en 3 strates. La strate 1 regroupait les FOSA de catégories 1 et 2 (hôpitaux généraux et centraux); la strate 2 était constituée des FOSA de la catégorie 3 et 4 (hôpitaux régionaux et hôpitaux de district), la strate 3, les FOSA des catégories 5 et 6 (centres médicaux d´arrondissements et centres de santé intégrés). La taille de l´échantillon a été déterminée par strate suivant la méthode de sondage en grappe recommandée par l´OMS [22], en utilisant la formule T=B*C*D*E; la taille minimale d´échantillon attendue était de 126, 130 et 357 respectivement pour chacune des strates soit un total de 613 participants (Tableau 1). Toutes les FOSA des strates 1 et 2 ont été incluses dans l´étude. Le nombre de participants par FOSA a été calculé en divisant la taille d´échantillon par le nombre de FOSA de la strate. La sélection des participants a été faite par tirage aléatoire à partir de la liste des professionnels de santé de la FOSA. La sélection des FOSA dans la strate 3 a été faite par double tirage aléatoire: un premier pour sélectionner les AS, et un autre basé sur la liste des FOSA actives dans l´AS. Lorsque l´effectif au sein d´une FOSA était inférieur à 7, une FOSA de la même AS était sélectionnée suivant la même démarche pour compléter le nombre de répondants.
Collecte des données: elle a été menée du 06 juin au 09 juillet 2022, soit 3 mois après la quatrième campagne d´intensification de la vaccination contre la COVID-19. Les données ont été collectées à l´aide de deux questionnaires sur papier, prétestés dans deux FOSA du DS de la Cité Verte, qui n´ont pas été incluses dans l´enquête. Les insuffisances identifiées au cours du prétest ont permis d´améliorer les versions finales. Le premier questionnaire a servi à collecter les données sociodémographiques, socioéconomiques, socioprofessionnelles, socioculturelles, et psychosociales qui ont servi de variables indépendantes, ainsi que le statut vaccinal des participants, notre variable dépendante. Le second a servi à collecter les données relatives aux formations sanitaires retenues pour l´enquête, notamment le nombre total de personnels par catégorie professionnelle, en vue de la pondération des données. L´information a été préalablement donnée aux participants sur la nature, l´objectif et l´intérêt de l´étude, et leur consentement éclairé a été sollicité.
Considérations éthiques: cette étude a obtenu la clairance éthique du Comité d´Ethique Institutionnel de la Recherche pour la Santé Humaine (CEIRSH) de l´Ecole des Sciences de la Santé de l´Université Catholique d´Afrique Centrale, sous le numéro 2022/0202190/CEIRSH/ESS/MSP. Les autorisations d´enquêtes ont été obtenues des responsables des FOSA de catégorie 1, 2 et 4. Pour les FOSA de catégories 5 et 6, l´autorisation d´enquête a été obtenue de la délégation régionale de la Santé Publique pour le Centre et des lettres d´introduction ont été obtenues des chefs de DS. Les questionnaires étaient tous anonymes. Aucune contrepartie financière n´a été requise ou offerte aux répondants. Seuls les participants éligibles, ayant préalablement donné leur consentement éclairé par écrit ont participé à l´étude.
Traitement et analyse des données: ils ont été faits à l´aide des logiciels CsPro, SPSS et Stata, le seuil de significativité était de 5% pour un intervalle de confiance à 95%. Afin de faciliter les analyses, certaines variables ont été recodées. De même, pour des raisons de synthèse, des indices synthétiques ont été construits pour résumer certains facteurs. Le traitement des données manquantes a été fait en utilisant la valeur moyenne pour les variables quantitatives, et le mode pour les variables qualitatives. Les analyses bivariées et multivariées ont été menées afin d´identifier les associations statistiquement significatives. Pour contrôler les facteurs confondants, un test du vif a été utilisé.
L´enquête a été menée auprès de 621 professionnels de la santé en exercice dans 125 des 901 FOSA de la ville de Yaoundé, représentant les 3 strates de l´étude.
Description des participants
La population d´étude est à prédominance féminine (72,5%), avec une moyenne d´âge de 33 ans +/-0.37 et un niveau d´étude supérieur à BAC+3. Les participants ayant un indice de niveau de vie faible sont plus représentés (45,0%). La majorité des participants de l´étude (52,5%) travaillent dans le secteur public. Quant à la catégorie professionnelle des participants, les infirmiers(ères) sont majoritaires (32,1%) dans toutes les strates. Les participants proviennent pour l´essentiel des aires géographiques forestière (48,4%) et grassfield (34,6%); ils sont majoritairement chrétiens (86,1%) et d´expression française (71,0%); (Tableau 1).
Au niveau psychosocial, les participants sont classés en grande partie dans le groupe d´indice de connaissance et de perception moyen (48,8%). Cette distribution est observée dans toutes les strates, exceptée la strate 3 où ils sont principalement du groupe d´indice de connaissance et de perception élevées (43,7%). La majorité des participants (38,1%) ont un indice moyen d´expérience personnelle de la COVID-19 dans leur entourage, excepté dans la strate 1 où l´expérience de la COVID-19 chez les participants est beaucoup plus élevée (51,1%). Les participants ont une perception favorable du vaccin contre la COVID-19 à 40,2%. Cette tendance s´observe également à l´intérieur des strates (33,8%, 40% et 47,5%; Tableau 2).
Estimation de la couverture vaccinale
La couverture vaccinale est estimée à 42% (IC 95%: 38,2% - 46,0%), similaire à celle basée sur les déclarations des participants regroupant la couverture vaccinale apportée et la couverture vaccinale vérifiée. Désagrégée par strate, elle est de 37,1% (IC 95%: 29,3% - 45,7%) pour la première, 49,8% (IC95%: 41,2% - 58,3%) pour la seconde et 41,1% (IC 95%: 36,1% - 46,3%) pour la troisième (Figure 2). La couverture vaccinale vérifiée (présentation de la carte de vaccination) est de 1,3%; elle est de 3,6% dans la strate 1, et inférieure à 1% pour les autres strates.
Facteurs associés à la couverture vaccinale
Caractéristiques sociodémographiques: le personnel féminin est plus souvent vacciné que les masculins (couvertures vaccinales de 44,6% et 35,3% respectivement). L´on observe par ailleurs une proportion plus élevée (50,5%) de personnes vaccinées parmi les personnels de la tranche de 35 - 50 ans comparé à ceux des tranches 20 - 35 ans et plus de 50 ans. La proportion de vaccinés parmi le personnel vivant en couple est plus élevée que chez ceux qui vivent seuls (44,7% et 37,7% respectivement). Par ailleurs, la proportion des personnes vaccinées ayant un niveau supérieur à BAC+3 (46,7%) ou un niveau BAC+3 (45,0%) est plus importante que celle des participants ayant un niveau secondaire (36,4%; Tableau 3). Cependant, les différences de couvertures vaccinales ainsi observées ne sont pas statistiquement significatives.
Caractéristiques socioéconomiques: la proportion de personnes vaccinées est plus élevée (55,5%) parmi les professionnels ayant un niveau de vie élevé. Bien que significative à l´analyse bivariée (p-value=0,001), l´analyse multivariée montre que cette association n´est pas statistiquement vérifiée (p-value = 0.07) (Tableau 3).
Caractéristiques socioprofessionnelles: comparée à la strate 1 (37,2%), la proportion de personnes vaccinées est plus élevée dans la strate 2 (49,8%), suivie de la strate 3 (41,1%; OR = 0,16; p-value=0,001). Elle est plus élevée chez les professionnels du secteur public (54,5%; p-value=0,006). Le nombre d´année d´expérience professionnelle semble impacter la vaccination. En effet, les personnes ayant plus de 10 ans d´expérience professionnelle sont plus souvent vaccinées (52%). Aussi, les professionnels médicaux et pharmaciens semblent plus souvent vaccinés, comparés aux médico-sanitaires (50% contre 40,8%). Les professionnels de santé qui travaillent dans les services d´hospitalisation, soins intensifs et réanimation sont aussi plus souvent vaccinés que les autres (49,4%; p-value=0,022). En somme, la strate, le secteur d´activité et l´unité de soins sont parmi les facteurs socio-professionnels, ceux qui sont significativement associés au statut vaccinal chez les professionnels de santé (Tableau 3).
Caractéristiques socioculturelles: aux analyses bivariées et multivariées, aucune des caractéristiques retenues n´est significativement associée au statut vaccinal (Tableau 3).
Facteurs psychosociaux: la proportion de professionnels vaccinés est plus importante chez les professionnels ayant fait l´expérience de COVID-19 (54,2%). La même tendance est observée chez les personnes ayant un indice de perception élevé du vaccin contre la COVID-19 (69,7%). En ce qui concerne la perception de la maladie, la proportion des personnes vaccinées ayant un indice moyen de la perception de la COVID-19 est nettement supérieure à celle des participants ayant un indice élevé. Toutefois, à l´analyse multivariée, seuls le niveau d´expérience de la COVID-19 (OR=0,33 ; p-value=0,012) et la perception du vaccin contre la COVID-19 sont significativement associés au statut vaccinal (OR=0,14; p-values=0,0001). (Tableau 3). Ainsi, l´adhésion à la vaccination augmente significativement avec l´expérience de la COVID-19 et une perception favorable du vaccin contre la COVID-19.
La vaccination, moyen de prévention et de lutte contre les épidémies et la pandémie demeure un levier important de la santé publique [17]. La présente étude avait pour objectif de déterminer la couverture vaccinale et les facteurs associés à la vaccination des professionnels de santé contre la COVID-19 dans la ville de Yaoundé. Plus précisément il a été question d´estimer la couverture vaccinale COVD-19 des professionnels de santé exerçant dans les formations sanitaires de la ville de Yaoundé d´une part, et d´identifier les facteurs associés à la vaccination d´autre part, partant de l´hypothèse que les facteurs sociodémographiques, socioéconomiques, socioculturels et psychosociaux, influencent le statut vaccinal des professionnels de santé.
Couverture vaccinale des professionnels de santé: la couverture vaccinale contre la COVID-19 a été estimée à 42% (IC 95%: 38,2%-46,0%) chez les professionnels de santé de la ville de Yaoundé, indépendamment du schéma vaccinal. Autrement dit, ce résultat inclut toutes les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19. La couverture vaccinale vérifiée étant assez faible (1,3%). Cela pourrait s´expliquer par le fait que les participants se déplacent rarement avec leur carte de vaccination (preuve de vaccination), ce qui rend difficile la vérification de leurs déclarations. La réticence à présenter la carte de vaccination pourrait en outre s´expliquer par la crainte d´exposer des informations à caractère personnel. À ce niveau intervient le respect de la liberté des individus auquel nous nous sommes engagés.
Entre les strates l´on observe une disparité significative de la couverture vaccinale. En effet, la strate 2 constituée d´hôpitaux de la 4ème catégorie présente une couverture vaccinale plus élevée (49,8%) que celles de la strate 1 (37,2%) et la strate 3 (41,1%). La couverture vaccinale dans la strate 1 mérite une investigation beaucoup plus profonde. En effet, la majorité des hôpitaux (5/9) que constitue cette strate se réclament d´un statut parapublic. Ce qui sous-tend l´aspect d´une grande autonomie similaire à celle des acteurs du secteur privé, ayant leur propre conseil d´administration. Par conséquent, l´on pourrait comprendre la faible couverture vaccinale de la strate 1 à la lumière de l´influence du secteur privé sur le statut vaccinal des professionnels de santé.
Pour revenir à l´estimation de la couverture vaccinale dans son ensemble, nous constatons que cette estimation est comparable à celle publiée par le ministère de la santé publique au Cameroun: 56,2% pour l´ensemble du pays, 40,7% pour la région du Centre. Pour ce qui est de la ville de Yaoundé, la couverture vaccinale des professionnels de santé est estimée à 48,4% au 30 juin 2022 (il s´agit ici du contact vaccinal) [25]. Cette dernière s´harmonise avec la couverture obtenue à l´issue de notre étude, eu égard à la précision de 10% adoptée parmi les paramètres d´estimation de la cible de notre enquête.
Ayant utilisé l´approche méthodologique d´enquête de couverture vaccinale en grappe selon l´OMS à travers une collecte d´informations directes auprès des professionnels de santé, nous pouvons dire avec assez de certitude que nos résultats traduisent la réalité du terrain. Le faible écart (06,4%) entre les données administratives et les résultats de l´enquête traduisent une qualité globalement bonne des données administratives.
Facteurs associés à la vaccination contre la COVID-19: l´exploration des facteurs associés à la vaccination a été faite à partir de la théorie du modèle de croyances relative à la santé. Cela nous a permis d´énumérer un certain nombre de facteurs associés à l´adhésion ou non des professionnels de santé à la vaccination contre la COVID-19. Ces facteurs, à la lumière d´études antérieures, ont été contextualisés. L´acceptation du vaccin par les professionnels de santé dépend de plusieurs paramètres que nous appelons facteurs associés, ayant pour but d´influencer la décision d´une personne. Dans cette section nous présentons les différents facteurs ayant influencé la décision des professionnels de santé à se faire vacciner ou au contraire, à refuser de le faire. L´objectif a été d´identifier les facteurs qui ont réellement une influence sur le statut vaccinal des professionnels de santé tout en éliminant les facteurs confondants.
Nous n´avons pas trouvé d´association significative entre le genre et le statut vaccinal des professionnels de santé. Cette observation est contraire aux résultats des études de Biswas, Hajure et al. Kumar, Luo et al. Muhajarine, Navarre et al. pour qui le genre était associé à l´adhésion vaccinale. Dans notre contexte, cette absence d´association peut témoigner de la conscience qu´ont les professionnels de santé d´être exposés à la maladie au même titre puisque le risque dans les FOSA ne diffère pas selon qu'on soit homme ou femme. [26-31]
Également, nous avons remarqué que l´âge n´est pas significativement associé au statut vaccinal. Ces observations rejoignent celle de l´étude de Fares [32] qui a remarqué que l´âge n´était pas associé à l´adhésion vaccinale chez les professionnels de santé alors que la plupart des revues systématiques de Biswas [29] et Luo et al. [27], ou des études transversales de El-Sokkary et al. [33] et Kumar [28] ont montré une association entre l´âge et le statut vaccinal. En effet, les différents résultats de ces études sus-évoquées ont montré que l´adhésion à la vaccination augmentait avec l´âge (? 30 ans), et l´hésitation vaccinale ou le refus augmentait elle aussi avec des âges les moins avancés (> 30 ans) [26-28,33-36]. Bien que ce deuxième cas de figure aurait pu être un facteur significatif chez nous, cela n´a pas été démontré par l´analyse de la régression logistique. Nous pouvons déduire que la variable âge serait un facteur confondant dans notre étude, d´où son élimination après l´analyse multivariée.
Il en va de même pour le niveau d´étude. Il n´est pas significativement associé au statut vaccinal dans notre étude. Alors que Biswas [29], dans sa méta-analyse, associait le niveau d´étude élevé (les titulaires d´un PhD) à une disposition favorable à la vaccination chez les professionnels de santé. Cet écart entre ce résultat et le nôtre pourrait s´expliquer par le fait que l´intention vaccinale ne veut pas dire obligatoirement l´acceptation. L´intention est d´ordre abstraite tandis que le fait de se faire vacciner requiert un acte d´engagement concret. En outre, le répondant pourrait donner la réponse qu'il pense satisfaisante pour l'enquête, ce qui ferait que les intentions seraient toujours plus élevées que la vaccination effective. En effet, d´après Aucouturier, il est connu que « les questions hypothétiques (intentions ou anticipations) sont problématiques et peu fiables » [37]. Quoi qu´il en soit, nos résultats reflètent la réalité de notre contexte.
L´on pourrait anticiper que le niveau de vie ait une influence sur le statut vaccinal des professionnels de santé comme cela a été démontré au Canada où les analyses ont montré que les personnes de faible niveau de vie adhéraient moins souvent à la vaccination contre la COVID-19 [38]. Fort est de constater que cela n´est pas le cas dans notre étude. En somme, par rapport au statut vaccinal des professionnels de santé de Yaoundé, le niveau de vie serait un facteur confondant.
Par rapport aux professionnels exerçant dans les FOSA des 5ème et 6ème catégories (strate 3), ceux des 2ème et 1ère catégories (strate 1) se vaccinent moins souvent. Prenant en compte le fait qu´un nombre non négligeable de vaccinations enregistrées dans les FOSA à Yaoundé sont le fait de la pression hiérarchique (24,4%), nous pourrions dès lors comprendre l´acceptation vaccinale importante du personnel de la strate 3 composée en majorité des infirmiers (33,5%) et des aides-soignants (27,2%). Pourtant Navarre et al. [30] dans son étude menée en France, trouvait que « les professions paramédicales » étaient réfractaires au vaccin contre la COVID-19.
S´agissant du secteur d´activité, nous nous sommes rendus à l´évidence qu´il influence significativement le statut vaccinal des professionnels de santé de Yaoundé. En effet, les professionnels exerçant dans le secteur public se vaccinent plus souvent que ceux du secteur privé. Cela rejoint les résultats d´étude de Navarre et al. [30] en France et celle d´El-Sokkary et al. [33] en Egypte, où il a aussi remarqué que le secteur privé présentait plus de défiance vis-à-vis de la vaccination contre la COVID-19 et donc les professionnels de santé qui s´y trouvent se vaccinent moins souvent. Cette attitude serait-elle liée à un manque de confiance dans les autorités sanitaires ou alors la politique sanitaire en vigueur dans le pays? Nous n´avons pas de réponse à cette question pour le moment. Cela nécessiterait une étude plus spécifique dans ce sens pour mieux cerner ce qui se joue.
L´unité de soins est significativement associée au statut vaccinal. En effet, les professionnels exerçant dans les services des hospitalisations/soins intensifs/réanimations et bloc opératoire se vaccinent 2 fois plus que ceux d´autres services. Cela rejoint les observations faites par Luo et al. [27]. Au regard de ces informations et en nous référant à la théorie de la croyance relative à la santé, l´on pourrait se dire que le fait d´être en unité de soins intensifs ou la réanimation met le professionnel face à la réalité des cas graves de la COVID-19 à travers les patients pris en soins, cela les emmène à percevoir la gravité de la COVID-19 et la menace pour leur propre santé, c´est pourquoi ils adoptent le comportement favorable vis-à-vis de la vaccination.
En explorant ces éléments socioculturels, nous cherchions à voir si l´acceptation ou le refus de la vaccination était lié à la culture d´origine des participants. Force est de constater que cela n´a pas été vérifié. Nous concluons donc en disant que le statut vaccinal des professionnels de santé de Yaoundé n´est pas fonction des facteurs socioculturels.
L´expérience de la COVID-19 par les participants ainsi qu´un indice élevé de perception du vaccin contre la COVID-19 augmentent leur adhésion à la vaccination. Cela est en lien étroit avec ce que décrit le modèle de la croyance relative à la santé. Plus la gravité de la menace est perçue ainsi que l´effet bénéfique des mesures de protection, plus l´on adopte un comportement favorable à la santé [39]. C´est pourquoi, dans presque toutes les études menées par d´autres chercheurs, « la perception d´un risque élevé d´exposition au COVID-19 », ou encore la confiance en « la sécurité et l´efficacité des vaccins » sont statistiquement associés à l´adhésion vaccinale chez les professionnels de santé. À l´inverse, « les attitudes négatives ainsi que les mauvaises perceptions » entraînent un refus de se faire vacciner [26,32,33,36,38,40].
Limites de l´étude
L´étude étant quantitative, elle ne saurait explorer les raisons profondes de l´acceptation de la vaccination ou de son refus chez les professionnels de santé. Une étude qualitative pourrait être envisagée pour explorer davantage les raisons du refus de la vaccination par certains professionnels de santé. Par ailleurs, du fait du caractère ondoyant de l´être humain, il se pourrait que certaines déclarations des participants sur leur statut vaccinal soient biaisées, à cause de la « désirabilité sociale » [41].
Notre travail sur la couverture vaccinale et les facteurs associés à la vaccination des professionnels de santé contre la COVID-19 dans la ville de Yaoundé a permis d´estimer la couverture vaccinale des professionnels de santé à 42,0%. Cette couverture vaccinale est inférieure à l´objectif de 70% fixé par le pays, mais comparable au résultat administratif qui est de 48,6%, lorsqu´on prend en compte le seuil de précision fixée à 10%. Les facteurs significativement associés à la vaccination sont socioprofessionnels (catégorie de la FOSA, secteur d´activité et unité de soins) et psychosociaux (expérience de la COVID-19 et perception du vaccin contre la COVID-19). Les personnels des services les plus susceptibles de recevoir et prendre en charge les malades de COVID-19, ceux ayant fait l´expérience de la COVID-19 et ceux ayant un meilleur indice de perception et de connaissance du vaccin se vaccinent plus souvent. La peur des effets indésirables est la principale raison exprimée pour justifier la non-vaccination. Une étude qualitative permettrait d´explorer plus en profondeur ces aspects. Les résultats issus de ce travail confirment la bonne qualité des données administratives et présentent des éléments pertinents d´évaluation et d´ajustement des stratégies en vue de l´amélioration de la couverture vaccinale des professionnels de santé.
Etat des connaissances sur le sujet
Contribution de notre étude à la connaissance
Les auteurs ne déclarent aucun conflit d´intérêts.
Séverine Koïngakiawa a contribué à la conception, la mise en œuvre de l´étude et la rédaction du manuscrit. Joel Lonla Nzougouat a contribué au traitement des données et aux analyses statistiques. Brice Essomba Edzoa a contribué à la collecte des données et la lecture critique du manuscrit et Calvin Tonga a coordonné l´étude, contribué à la rédaction et à la revue critique du manuscrit. Tous les auteurs ont lu et approuvé la version finale de ce manuscrit.
Tableau 1: paramètres à prendre en compte pour le calcul de la taille de l´échantillon
Tableau 2: caractéristiques des participants
Tableau 3: analyses bivariées et multivariées
Figure 2: taux de couverture vaccinale par strate et dans l´ensemble
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