Phytophotodermatose à la Mentha rotundifolia
Hind Benhiba, Badredine Hassam
Corresponding author: Hind Benhiba, Université Mohammed V – Souissi, Service de Dermatologie-Vénéréologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc
Received: 29 Jun 2014 - Accepted: 30 Jun 2014 - Published: 04 Jul 2014
Domain: Clinical medicine
Keywords: Phytophotodermatose, photo-toxicité, Mentha rotundifolia, genou
©Hind Benhiba et al. Pan African Medical Journal (ISSN: 1937-8688). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Hind Benhiba et al. Phytophotodermatose à la Mentha rotundifolia. Pan African Medical Journal. 2014;18:192. [doi: 10.11604/pamj.2014.18.192.4923]
Available online at: https://www.panafrican-med-journal.com//content/article/18/192/full
Phytophotodermatose à la Mentha rotundifolia
Hind Benhiba1,&, Badredine Hassam1
1Université Mohammed V – Souissi, Service de Dermatologie-Vénéréologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc
&Auteur correspondant
Hind Benhiba, Université Mohammed V – Souissi, Service de Dermatologie-Vénéréologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc
Les phytophotodermatoses sont des éruptions cutanées engendrées par le contact avec une substance végétale et exagérées lors de l'exposition au rayonnement solaire. Elles sont dues à la présence de furocoumarines (psoralènes, xanthotines, bergaptènes) dans la plante et font intervenir deux mécanismes de photosensibilisation cutanée : photo-toxicité ou photo-allergie. Nous rapportons une observation clinique d'une patiente de 52 ans, ayant comme antécédent des gonalgies chroniques rebelles aux antalgiques et aux anti-inflammatoires habituels, qui a eu recours à un traitement traditionnel comportant un cataplasme contenant de la « Mentha rotundifolia », appliqué pour plusieurs heures sous exposition solaire. L'ouverture du pansement a mis en évidence une brûlure du deuxième degré superficiel des deux genoux, sans d'autres lésions à distance. Le diagnostic de phytophotodermatose a été posé cliniquement. Les soins prodigués à base d'antiseptiques, dermocorticoïdes et crème cicatrisante ont permis la restauration cutanée en quelques semaines. Nous souhaitons à travers cette observation rappeler que le recours à la médecine traditionnelle doit se faire avec précaution. Certes, les cataplasmes aux herbes ont parfois des effets bénéfiques, mais ils ne sont pas dénués de dangers. Leur utilisation doit être prudente en l'absence d'études scientifiques qui prouvent leurs propriétés médicinales. Dans notre observation, l'utilisation à but antalgique a causé des lésions similaires à une brûlure chimique, induisant un clivage dermo-épidermique et formation de vésiculo-bulles. Il s'agit d'une phytophotodermatose jusque là jamais décrite à notre connaissance.
Figure 1 : Phytophotodermatose des genoux