Abstract

Introduction: plusieurs études à travers le monde ont montré l'importante survenue des comportements de maltraitance subis par les étudiants en médecine. Notre objectif a été d'étudier les comportements de maltraitance subis par les étudiants et les facteurs associés au sein de la Faculté de Médecine de Parakou (FM/UP) en 2018.

 

Méthodes: une enquête transversale descriptive et analytique a été conduite du 1er au 28 février 2018 chez les étudiants de la FM/UP. Les participants étaient les étudiants en 2ème année médecine (PCEM2), en 4ème année de médecine (DCEM2) et en 6ème année de médecine (DCEM4) inscrits au titre de l'année universitaire 2017-2018 qui ont librement donné leur consentement éclairé pour participer à l'étude.

 

Résultats: cent pourcent des étudiants de la FM/UP avaient subi au moins une fois un comportement de maltraitance. Les étudiants subissaient fréquemment un comportement de maltraitance dans 34,34% des cas. L'humiliation, la violence verbale et le fait d'être amené à effectuer un service personnel étaient les formes de violences les plus subies. Cependant, environ 10% des étudiants ont subi un harcèlement sexuel. Les auteurs de ces comportements de maltraitance subis par les étudiants étaient d'abord les médecins/enseignants, et les infirmiers puis les internes. Les étudiantes étaient trois fois plus harcelées sexuellement que leurs camarades du sexe opposé (p=0,0069). Plus les étudiants étaient âgés et inscrits au deuxième cycle des études médicales, plus ils subissaient l'humiliation (p=0,0001 pour l'âge et p<0,0001 pour le niveau d'étude) et la violence verbale (p=0,0007 pour l'âge et p<0,0001 pour le niveau d'étude).

 

Conclusion: cette étude a permis de montrer que tous les étudiants de la FM/UP ont subi au moins une fois un comportement de maltraitance depuis leur inscription dans l'université. Cette étude offre l'opportunité aux responsables de l'université de mettre en place une stratégie de communication pour un changement de comportement des enseignants et encadrants par rapports aux comportements de maltraitance. L'initiative d'un registre de plaintes serait également utile pour réduire l'ampleur du phénomène.


English abstract

Introduction: several studies around the world have shown a significant increase in student mistreatments in the Faculty of Medicine. The purpose of our study was to analyze student mistreatments and associated factors in the Faculty of Medicine of the University of Parakou (FM/UP) in 2018. Methods: we conducted a cross-sectional, descriptive and analytical survey among the students of the Faculty of Medicine of the University of Parakou from 1st to 28 February 2018. Participants were second-year medical students (PCEM2), fourth-year medical students (DCEM2) and sixth-year medical students (DCEM4) attending the academic year 2017-2018 and who had freely given their informed consent to participate in the study. Results: one hundred percent of students of the FM/UP had experienced mistreatment at least once. Students had frequently experienced mistreatment in 34.34% of cases. Humiliation, verbal violence and instigation to personal services were the most common types of violence. However, approximately 10% of students had experienced sexual harassment. Perpetrators of mistreatments were doctors/teachers, nurses and interns. Female students were three times more sexually harassed than their colleagues of the opposite sex (p=0.0069). The older the students were and enrolled in the second-year of the Faculty of Medicine, the more they experienced humiliation (p=0.0001 for age and p<0.0001 for education) and verbal violence (p=0.0007 for age and p<0.0001 for education). Conclusion: this study highlights that all the students of the FM/UP have experienced mistreatment at least once after enrolment in the university. Based on this study, university officials should implement communication strategies to change the abusive behavior of teachers and supervisors. A register of complaints would also be useful in reducing this phenomenon.

Key words: Mistreatment, associated factors, faculty of medicine of Parakou