Abstract

Le taux d'utérus cicatriciel, facteur de risque établi de la morbidité obstétricale augmente à travers le monde. Dans les pays en développement, les ruptures sur utérus non cicatriciel peuvent constituer 87,4% des cas. Sa prise en charge demeure ainsi une problématique de l'obstétrique moderne, notamment dans ces pays. L'objectif était de décrire le circuit de prise en charge et le devenir materno-fœtal des accouchées porteuses d'utérus cicatriciel dans trois hôpitaux universitaires de la ville de Yaoundé pour un état des lieux de la problématique de la prise en charge de cette morbidité grave dans les pays à faible ressources à l'aube des Objectifs pour le Développement Durable. Il s'agissait d'une étude descriptive, transversale avec collecte prospective des données, sur une période de six mois en 2014. Etaient inclues les accouchées consentantes, porteuse d'utérus cicatriciel, ayant accouché à un âge gestationnel supérieur ou égal à 28 semaines d'aménorrhée révolue. L'échantillonnage était consécutif et exhaustif. Chi carré a été le test utilisé statistiquement, P≤ 0,05 étant le seuil de fiabilité. Nous avons recruté 252 cas d'utérus cicatriciel, soit une fréquence de 8% (252/3145) pendant la période d'étude.30% avaient des CPN réalisées par un personnel inadéquat dans une structure sanitaire non appropriée,25% étaient référées avec complications pendant le travail après une première admission dans une formation sanitaire inadéquate, dont les 6 cas de ruptures utérines et 7 fœtus décédés avant l'admission.39% avaient une indication de césarienne/laparotomie dès l'admission, le taux d'accouchement par voie basse était de 23% , l'épreuve utérine était indiquée chez 30%, avec un taux de réussite de 76,3% .L'accouchement par voie basse était corrélé à la parité, les antécédents d'accouchement par voie basse , la macrosomie fœtale et inversement corrélé au nombre de cicatrices .Le nombre de décès maternel était nul et l'accouchement par césarienne était corrélé aux morbidités materno-fœtales. La mauvaise qualité des CPN et de la prise en charge de l'accouchement demeurent les principaux déterminants de la problématique de l'accouchement sur utérus cicatriciel dans notre milieu. La mise en place d'un système facilitant l'accessibilité des femmes enceintes porteuses d'utérus cicatriciel aux prestataires/formations sanitaires adéquats permettrait d'améliorer le pronostic des accouchées porteuses d'utérus cicatriciel.


English abstract

The rate of uterine scars, an established risk factor for obstetric morbidity, is increasing worldwide. In developing countries, spontaneous uterine ruptures may constitute 87.4% of cases. Tratment is a problem in modern obstetrics, in particular in these countries. This study aims to describe healthcare chain and materno-fetal follow-up of post-partum women with uterine scar in three university hospitals in the city of Yaoundé in order to highlight morbidity management problems in low-resource countries at the dawn of sustainable development goals. We conducted a cross-sectional descriptive study based on the collection of prospective data over a period of six months in 2014. The study included all consenting post-partum women with uterine scar, having given birth to a gestational at a gestational age greater than or equal to a total of 28 weeks of amenorrhea. The sampling was consecutive and exhaustive. Chi square test statistic was applied in all research areas, with a reliability threshold of p≤ 0.05. Data on 252 women with uterine scars, reflecting a rate of 8% (252/3145), were collected during the study period. Prenatal consultations were performed by inadequate staff in an inadequate sanitary structure in 30% of cases. Women were referred due to delivery complications after first admission to an inadequate sanitary structure in 25% of cases (6 uterine ruptures and 7 dead fetus before admission). There was indication for cesarean section/laparotomy on admission in 39% of cases; the rate of vaginal delivery was of 23%; there was indication for trial of scar in 30% of cases, with a success rate of 76.3%. Vaginal delivery was related to parity, a history of vaginal delivery, fetal macrosomia and was inversely related to the number of scars. Maternal mortality was zero and cesarean section was related to materno-fetal morbidity. The poor quality of prenatal consultations and the management of delivery are the main determinants of problems during vaginal birth after cesarean section in our environment. The establishment of a system facilitating access to skilled health care practitioners/adequate health care facilities for pregnant women with uterine scar would improve the prognosis of post-partum women with uterine scar.

Key words: Uterine scae, healthcare chain, Yaoundé