Abstract

Introduction: dans les zones de conflit en Afrique les récentes études rapportent des fréquences élevées des états de stress posttraumatiques (ESPT) notamment en milieu communautaire. L'objectif général de cette étude est de contribuer à une meilleure prise en charge des patients confrontés à la violence subséquente au conflit sociopolitique en cours en République centrafricaine.

 

Méthodes: il s'agit d'une étude transversale portant sur les dossiers des patients reçus en consultation externe Trauma center de Médecins sans Frontières/France à Bangui.

 

Résultats: l'ESPT était présent chez 33.33 % (n = 35) alors que l'état de stress aigu était présent chez 17.14 % (n = 18) des patients. Les états de stress (ES) étaient associés au sexe féminin, au viol, à l'anxiété et à la dépression. Le viol multipliait par 8 le risque de survenue d'un ES. L'âge médian observé était de 30 ans (P25: 22 ans; P75: 40 ans). La majorité des patients présentait un trouble de l'humeur (63.81 %; n = 67). L'insomnie était présente chez 62.83 % (n = 66). L'anxiété (HADS) était présente chez 44.76 % des patients (n = 47). La dépression a été retrouvée chez 40.95 % (n = 43).

 

Conclusion: les résultats obtenus montrent à quel point, au-delà des membres de milices, la société est touchée par la violence du conflit que traverse le pays. Ces résultats pourraient nourrir la réflexion sur l'organisation des soins et la prise en charge de la population centrafricaine considérant l'impact à court, moyen et long terme des états de stress aigus en situation de conflit.


English abstract

Context: in Africa's zones of conflict, recent studies report a high frequency of post-traumatic stress disorder (PTSD) particularly in community settings. Objective: this study aimed to contribute to a better management of patients experiencing violence subsequent to the Central African Republic socio-political conflict. Material and methods: we conducted a cross-sectional study of the medical records of patients receiving outpatient treatment in the Doctors Without Borders/Médecins Sans Frontières (France) Trauma Center, Bangui. Results: 33.33% (n=35) of patients had PTSD, while 17.14% (n=18) of patients had acute stress syndrome. Stress syndrome (SS) was associated with female sex, rape, anxiety and depression. Rape multiplied the risk of SS occurrence by 8. The average age was 30 years (P25:22 years; P75:40 years). The majority of patients had mood disorder (63.81%; n=67). Insomnia was present in 62.83% (n=66) of patients. Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) was present in 44.76 % of patients. Depression was found in 40.95% (n=43) of patients. Conclusion: the obtained results show how the society, apart from militia members, is affected by conflict-related violence in the country. These results can enrich the reflections on health organisation and on the management of patients in Central African, by considering the impact of conflict-related acute stress syndome in the short, medium and long term.

Key words: Stress syndrome, post-traumatic stress disorder, conflict, outpatient care, Central African Republic