Abstract

Religion et guérisseurs traditionnels occupent encore une place prépondérante dans la prise en charge des maladies mentales à Madagascar. Ainsi, nous nous sommes fixés comme objectif d'établir un état des lieux sur les soins de premier recours des malades mentaux. Nous avons mené une étude rétrospective descriptive s'étalant sur une période de 16 mois allant de janvier 2014 en avril 2015 au sein du service de psychiatrie du CHU de Befelatanana à Antananarivo. La prévalence des psychoses était de 25%. Le genre féminin (53%), l'ethnie merina (77%), les étudiants (45%), le niveau d'étude secondaire (40%), les célibataires (72%), la religion protestante (45%), ainsi que le niveau socio-économique moyen (57,5%) étaient prédominants. Dans les paramètres cliniques, le mode de début brutal (52%), le premier recours à la religion (40%), la présence d'antécédents des cas similaire (90%), étaient majoritaires. La schizophrénie était la pathologie la plus rencontrée dans la moitié des cas. Le délai d'amélioration en cas de traitement religieux et traditionnels était dans la moitié des cas de plus de 10 jours d'hospitalisation. Les patients ayant reçu une prise en charge psychiatrique en premier recours, étaient améliorés dans 75 % cas en moins de 10jours. Le retard du recours aux soins psychiatriques est une réalité à Madagascar qui aggrave le pronostic des psychoses.


English abstract

Religion and traditional healers still occupy a prominent place in the management of mental ill subjects in Madagascar. This study aimed to assess primary care for mentally ill subjects. We conducted a retrospective descriptive study in the Department of Psychiatry at the University Hospital Befelatananain, Antananarivo over a period of 16 months from January 2014 to April 2015. The prevalence of psychosis was estimated to be 25%. Feminine gender (53%), merina ethnicity (77%), students (45%), a secondary school qualification (40%), singles (72%), Protestantism (45%) as well as an average socio-economic level (57.5%) were predominant. Clinical parameters mainly included an abrupt onset (52%), a first invocation to religion (40%), and a history of similar cases (90%). Schizophrenia was the most frequent disease in half of the cases. The median improvement time under both traditional and religious treatments was more than 10 days in hospital. The patients who underwent early psychiatric care improved in less than 10 days in 75% of cases. A delay in psychiatric care is a reality in Madagascar which aggravates the prognosis of patients with psychosis.

Key words: Psychoses, tradition, religion, Madagascar