Abstract

Les arythmies ventriculaires graves sont fréquentes au cours de l’insuffisance cardiaque, mettant en jeu le pronostic vital du fait du risque accru de mort subite. Leur prise en charge efficace reste limitée en Afrique Subsaharienne, du fait des moyens limités ou non disponibles comme le défibrillateur automatique implantable (DAI). Nous rapportons l’observation d’un patient de 56 ans, porteur d’une cardiomyopathie dilatée non ischémique à fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) très abaissée, et qui a bénéficié en 2012 de l’implantation d’un DAI en prévention primaire de mort subite pour des arythmies ventriculaires. Le traitement d’entretien associait un diurétique, un IEC, et un anti-vitamine K. Le patient a présenté au mois de novembre 2014 des épisodes itératifs de décharges électriques délivrées par le DAI, sans sensation de palpitations suggestives d’épisodes d’arythmies. L’examen clinique est pauvre, en particulier pas de signes d’insuffisance cardiaque. L’interrogation du DAI a objectivé de nombreux épisodes de tachycardie et fibrillation ventriculaires ayant justifié le traitement par ATP ou par chocs de 15 joules. Le patient est mis sous amiodarone et bêtabloquant. L’évolution a été favorable avec un recul de trois mois, marquée par la reprise d’une vie normale, sans nouvel épisode de choc. Les anti-arythmiques gardent une importance capitale en cas d’arythmies ventriculaires graves, même en présence d’un DAI.


English abstract

Severe ventricular arrhythmias are frequent during heart failure; they are a life-threatening condition due to the increased risk of sudden death. Efficient management remains limited in sub-Saharan Africa because of the limited or unavailable medical resources as automated implantable defibrillator (AID). We report the case of a 56-year old patient with non ischemic dilated cardiomyopathy with very low left ventricular ejection fraction (LVEF)who underwent AID implantation for primary prevention of sudden cardiac death due to ventricular arrhythmias in 2012. Maintenance therapy combined diuretic, angiotensin-converting enzyme (ACE) inhibitor and anti-vitamin K. In the month of November 2014 the patient had iterative episodes requiring the delivery of electric shocks by the AID, without the sensation of palpitations suggestive of episodes of arrhythmias. Clinical examination is a poor screening test, especially for heart failure. AID detected multiple episodes of tachycardia and ventricular fibrillation justifying antitachycardia pacing (ATP) therapy or the delivery of electric shocks of 15J. The patient was treated with amiodarone and beta blocker. Evolution was favorable at 3-months follow-up. The patients had resumed normal activities, without experiencing new episodes requiring the delivery of electric shocks. This study emphasizes the essential role of anti-arrhythmic drug therapy for severe ventricular arrhythmias, even in the presence of AID.

Key words: Ventricular arrhythmia, dilated cardiomyopathy, AID, Congo