Abstract

Introduction: l’objectif de cette étude était d’évaluer les connaissances et attitudes des relais communautaires vis-à-vis des fièvres hémorragiques à virus Ebola et Lassa et leur implication dans la mise œuvre des activités de prévention de ces maladies.

 

Méthodes: une enquête transversale descriptive a été menée auprès des relais communautaires recrutés par tirage au sort dans 40 villages du département de la Donga. Ces relais faisaient la prise en charge à domicile des maladies respiratoires, diarrhéiques et du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans. Un questionnaire anonyme a été administré par interview directe. Les données ont été analysées à l’aide du logiciel Epi-info 3.5.1.

 

Résultats: au total 58 relais communautaires (RC) ont participé à cette enquête sur les 60 attendus. L’âge moyen était de 38,7±10,6 ans avec un sex-ratio de 3,5. Il y avait majoritairement trente cinq cultivateurs (60,3%) et treize revendeuses (22,4%). Quarante huit enquêtés (82,8%) reconnaissaient les deux maladies comme étant graves, mortelles et transmissibles. Les trois principales voies de transmission citées étaient le contact ou la consommation de gibiers (87,9%), le contact direct avec les personnes infectées (74,1%) ou leurs cadavres (46,6%). Les principaux moyens préventifs énumérés étaient en lien avec les voies de transmission. La fièvre (81,0%), les vomissements (81,0%) et la diarrhée (60,3%) venaient en tête des symptômes cités. Seulement vingt-deux RC (37,9%) disposaient de gants mais les utilisaient rarement pour examiner les enfants malades. Quant à la conduite à tenir devant un cas suspect de fièvre hémorragique virale Lassa ou Ebola, quarante-et-un relais communautaires (70,7%) feraient recours aux agents de santé sans toucher au malade, neuf (15,5%) feraient appel à l’ambulance et huit (13,8%) transporteraient le cas sur leur propre moto ou sur un taxi-moto vers le centre de santé le plus proche.

 

Conclusion: le renforcement des capacités des relais communautaires sur les fièvres hémorragiques virales contribuerait à l’amélioration de leurs connaissances sur ces épidémies mortelles et à la qualité de leurs interventions dans la population.


English abstract

Introduction: this study aimed to evaluate the knowledges and attitudes of community volunteers on Lassa and Ebola viral haemorrhagic fevers and their role in the implementation of activities for the prevention of these diseases. Methods: we conducted a cross-sectional descriptive survey among community volunteers chosen by lot in 40 villages in the Donga Department. Children under five years of age with respiratory and diarrheal diseases and malaria were treated by these community volunteers in their home. An anonymous questionnaire was administered by direct interview. Data were analyzed using Epi-Info 3.5.1. Results: out of 60 community volunteers potentially participating in this survey a total of 58 effectively participated. The average age of community volunteers was 38.7 ± 10.6 years with a sex-ratio of 3.5. The majority of the community volunteers were farmers (thirty-five, 60.3%) and resellers (thirteen, 22.4%). Forty-eight respondents (82.8%) recognized the two diseases as being serious, life-threatening and transmissible. The three main routes of transmission cited were the contact with or the consumption of bushmeat (87.9%), the direct contact with infected people (74.1%) or with their corpses (46.6%). The main preventive measures listed were related to the routes of transmission. Fever (81.0%), vomiting (81.0%) and diarrhea (60.3%) were at the top of the cited symptoms. Only twenty-two community volunteers (37.9%) had gloves but they rarely used them to examine sick children. As regards the procedure to follow in case of suspected Lassa or Ebola viral haemorrhagic fever , forty-one community volunteers (70.7%) would make use of community-based health workers without touching the patient, nine (15.5%) would call for the ambulance and eight (13.8%) would take the patient to the nearest health center using their own motorcycle or a motorcycle-taxi. Conclusion: strengthening community volunteers’ capacity to manage viral hemorrhagic fevers would contribute to the improvement of their knowledge of these life-threatening epidemics and to the quality of population health interventions.

Key words: Attitude, knowledge, Ebola, Lassa, Benin, community volunteers, West Africa