Abstract

Introduction: l’incidence des utérus cicatriciels est en nette augmentation ces dernières décennies. L’obstétricien est alors fréquemment sollicité à décider du mode d’accouchement le plus approprié à la mère et son fœtus. L’objectif de cette étude est de décrire la pratique obstétricale d’un accouchement sur utérus unicicatriciel au sein de notre service et d’identifier les facteurs significativement associés à l’échec de la tentative de voie basse après césarienne.

 

Méthodes: nous avons mené notre étude sur une population de femmes porteuses d’un utérus unicicatriciel. Elle était rétrospective longitudinale de type descriptif et analytique. Nous l’avons réalisée sur une période de deux ans et trois mois du 1er Janvier 2012 au 31 Mars 2014 durant laquelle nous avons colligé 423 dossiers de patientes qui ont eu une tentative de voie basse au centre de maternité et de néonatologie de Bizerte.

 

Résultats: le taux de tentatives de voie basse après césarienne était de 47%. Les taux de succès et d’échec de ces tentatives étaient respectivement de 82,7% et 17,3%. Les principaux facteurs de mauvais pronostic de la tentative de voie basse après césarienne étaient: l’absence d’antécédent d'accouchement par voie basse (p=0,005), une indication de la césarienne antérieure pour stagnation de la dilatation ou défaut d’engagement (p respectifs de 0,049 et 0,002), un terme d’accouchement ? 40 SA (p=0,046), une parité < 3 (p=0,75.10-4), un score de Bishop <6 au début du travail (p=0,23.10-47), une phase active de durée? 6h (p=0,002), un travail de durée >8h (p=0,0031) et la survenue d’une anomalie du RCF au cours du travail (p=0,144.10-9). Nous avons observé sept cas de rupture utérine soit un taux de 1,7%. Nous n’avons observé aucun cas de mortalité maternelle. La morbidité maternelle globale était de 9,5%. La différence des taux de complications maternelles entre les deux groupes échec et succès de la tentative de voie basse après césarienne n’était pas statistiquement significative.

 

Conclusion: la tentative de voie basse après césarienne décidée après revue des facteurs de bon et de mauvais pronostic et consentement de la patiente, contribue à la diminution de la morbidité maternelle et fœtale et devrait aboutir à l’établissement de recommandations tunisiennes claires et codifiées, entrant dans le cadre d’une politique de lutte contre les césariennes itératives non justifiées.


English abstract

Introduction: caesarean section (CS) rates have been significantly increasing in recent decades. For this reason, the obstetrician must frequently decide on the most appropriate mode of delivery for mother and fetus. This study aims to describe vaginal birth after previous cesarean section (VBACs) in our obstetric practice and to identify factors significantly associated with failed VBACs. Methods: we conducted a population-based study among women with a history of previous cesarean delivery. The study design was retrospective, longitudinal, descriptive and analytical. The case study was conducted over a two years and three months period, from January 1, 2012 to March 31, 2014 during which we collected data from 423 medical records of patients attempting VBACs at the Maternity and Neonatology Center, Bizerte. Results: the rate of attempted VBACs was 47%. The success and the failure rates of these attempts were 82,7% and 17,3% respectively. The main factors for a poor prognosis in patients attempting VBACs were: the absence of a previous vaginal delivery (p = 0.005), a previous indication for cesarean section due to stagnation of dilatation or poor labor progress, (p 0.049 and 0.002 respectively), gestational age at delivery of = 40 weeks (p = 0.046), parity <3 (p = 0,75.10-4), Bishop score <6 at the onset of labor (p = 0,23.10-47), "active labor" duration = 6h (p = 0.002), length of labor> 8 h (p = 0.0031) and the occurrence of abnormal fetal heart rate (FHR) during labor (p = 0144.10 -9). We observed seven cases of uterine rupture (1.7%). There were no cases of maternal mortality. Total maternal morbidity rate was 9,5%. The difference in rates of maternal complications between the two groups (failed and successful attempted vaginal birth after cesarean) was not statistically significant. Conclusion: attempting vaginal birth after cesarean on the basis of good and poor prognostic factors and patient consent, contributes to the reduction in maternal and neonatal morbidity and should lead to the establishment of clear and codified Tunisian guidelines as part of a policy against unjustified iterative caesarean sections.

Key words: Trial of labor, cesarean section, previous cesarean section, vaginal birth after cesarean section, scarred uterus