Abstract

Introduction: la schistosomiase, deuxième endémie parasitaire mondiale, est une parasitose due aux trématodes du genre Schistosoma. Nos objectifs étaient d’évaluer les prévalences des différentes espèces de schistosomes (Schistosoma mansoni, haematobium, et intercalatum) chez les écoliers, et d’identifier les facteurs de risques, les signes cliniques de la schistosomiase, et les mollusques hôtes intermédiaires des schistosomiases dans les eaux stagnantes.

 

Méthodes: l’étude était transversale et s’est déroulée sur 3 mois. Elle consistait en l’enregistrement des données sociodémographiques et cliniques, le prélèvement des échantillons de selles et d’urines, la recherche des mollusques et le traitement des écoliers positifs à d’autres helminthes. Les examens de laboratoire se sont déroulés à l’Institut de recherches Médicales et d’études des Plantes Médicinales à Yaoundé où on examinait les échantillons de selles et d’urine par les méthodes de KATO KATZ et de centrifugation respectivement, et un malacologiste déterminait l’espèce des mollusques.

 

Résultats: au total, 400 élèves âgés entre 8-16 ans, soit 223 (55.7%) filles et 177 (44.3%) garçons répartis dans 4 écoles primaires ont participé à l’étude. L’enquête sociale a révélé que 154 écoliers sur 400 (soit 38.5%) étaient en contact avec les eaux de rivière au moins une fois par semaine, dont 58% aux environs de midi. Tous les élèves avaient au moins un signe de schistosomiase bien que non spécifique prédominé par des douleurs abdominales à 72% (n= 288 sur 400). Sur le plan biologique aucun œuf de schistosomiase n’a été mis en évidence. Le taux d’émission de cercaire était négatif chez les 100 espèces aquatiques retrouvées.

 

Conclusion: l’aire de santé de Santchou n’est pas un foyer actif de schistosomiase, mais reste une zone à risque du fait de la riziculture et de la présence des eaux stagnantes. L’intensification des campagnes d’éducation sanitaire dans la population permettrait de retarder la survenue de cette parasitose dans la localité.


English abstract

Introduction: schistosomiasis, the second endemic parasitic infection in the world, is a parasitosis caused by trematodes from the genus Schistosoma. Our study aims to assess the prevalence of different species of schistosomes (Schistosoma mansoni, haematobium and intercalatum) among schoolchildren and to identify risk factors, clinical signs of schistosomiasis, and schistosomiasis intermediate host snails in stagnant water. Methods: we conducted a cross sectional study over a three months period. The study consisted of sociodemographic and clinical data recording, collection of stool samples and urine, molluscan research and treatment of positive students for other helminths. Laboratory tests were performed at the Medical Research Institute and the study of Medicinal Plants in Yaounde where stool samples and urine were examined using KATO KATZ and centrifugation technique respectively, and shellfish species were determined by a malacologist. Results: a total of 400 students aged between 8-16 years, 223 (55.7%) girls and 177 (44.3%) boys attending 4 elementary school were enrolled in the study. The social survey revealed that 154 students out of 400 (or 38.5%) were in contact with the river water at least once a week, 58% from around noon. All students had at least one symptom of schistosomiasis although nonspecific and dominated by abdominal pain in 72% of cases (n = 288 of 400). Biologically, no schistosomiasis eggs were detected. Cercaria releasing rate was negative in the 100 watery species found. Conclusion: the Santchou health area is not an active outbreak of schistosomiasis, but remains a risk area because of rice cultivation and stagnant water. The intensification of health education campaigns among the general population would delay the onset of this infection in the locality.

Key words: current situation, schistosomiasis, Santchou health area, Cameroon