Abstract

Introduction: la présente étude a été menée à Bandundu-ville (RDC) en vue d'identifier les paramètres écologiques et entomologiques modulant la transmission du paludisme ainsi que leur tendance saisonnière dans cette agglomération.

 

Méthodes: cette étude a été réalisée dans la période du 1er juin au 31 décembre 2011. Des prospections des gîtes larvaires d'anophèles avec récolte ont été réalisées, les paramètres physiques, physico-chimiques et environnementaux déterminés. La densité larvaire a été estimée selon une échelle de classes de densité, inspirée de la méthode de Carron pour chaque type de gîtes. Quarante-huit maisons ont été sélectionnées et prospectées pour la récolte des moustiques par pulvérisation intradomicilaire. L'identification des moustiques a été faite sur base des critères morphologiques de Gilles et Demeillon. L'Indice sporozoïtique (Is) a été déterminé par le test ELISA CSP de Plasmodium falciparum à l'Institut National de Recherche Biomédicale selon le protocole de Robert Wirtz. Les autres paramètres entomologiques comme la densité, le taux d'agressivité, le taux d'inoculation entomologique (TIE) ainsi que l'indice de stabilité ont été déterminés selon le protocole de l'OMS. La régression linéaire a été réalisée au seuil de signification de 0,05 pour identifier les déterminants de la densité larvaire.

 

Résultats: cent-sept gîtes larvaires ont été identifiés et caractérisés en 5 types (digues et puits d'eau, collections d'eau maraîchère et concasseurs moellons, marais Régie de distribution d'eau, marais le long des rivières et ruisseaux et flaques d'eau de pluies). La densité larvaire moyenne a été de 117,4±64,1. Quatre mille cinq cents quatre-vingt-huit moustiques ont été capturés et identifiés, parmi lesquels 1.258 Anopheles gambiae sl avec une densité de 8,86, un taux d'agressivité de 1,55 piqûre par homme par nuit, l'Is de 5,6%, un TIE de 0,085 piqûre infectante par homme par nuit, l'espérance de vie moyenne d'anophèles de 16,4 jours et un indice stabilité de 6,512. L'analyse des données a montré que la superficie des gîtes larvaires influençait significativement la densité larvaire (p<0,001). Par contre, la turbidité et la conductivité des gîtes influençaient négativement la densité larvaire (p<0,05, IC 95%).

 

Conclusion: les diverses biotopes, la forte densité d'Anopheles gambiae sl, le TIE et l'indice de stabilité placent Bandundu-ville en zone endémique stable.