Abstract

Les lymphœdèmes chroniques et localisés des membres ne sont qu’exceptionnellement signalés au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Nous rapportons l’observation d’une patiente âgée de 63 ans ayant une PR diagnostiquée depuis dix ans et traitée par hydroxychloroquine, prednisone et méthotrexate avec une bonne évolution fût explorée pour une tuméfaction du membre supérieur gauche évoluant depuis deux ans. À l’examen clinique on notait un membre infiltré en totalité, indolore, élastique et recouvert d’une peau tendue, luisante mais d’aspect normal. Le reste de l’examen somatique était sans particularités. La biologie ne montrait pas d’anomalies. L’imagerie médicale (radiographies-X standards des os de l’avant bras et du thorax, scanner-X thoracique, échographie des parties molles et du creux axillaire, doppler artériel et veineux du membre atteint et écho-mammographie) se révélait normale. La lympho-scintigraphie concluait à l’absence de visualisation du réseau lymphatique superficiel gauche. Le diagnostic de lymphœdème secondaire associé à la PR était retenu devant la négativité du bilan étiologique. Une kinésithérapie de drainage lymphatique fût prescrite en association à des assauts cortisoniques mais l’amélioration n’était que partielle. Parmi les manifestations extra articulaires de la PR, les lymphœdèmes chroniques localisés des membres restent inhabituels et souvent méconnus. Leurs mécanismes physiopathologiques sont mal élucidés et leur traitement ne fait pas encore l’unanimité. Ils gardent en revanche une implication pronostique fonctionnelle majeure.