Abstract

L'atteinte laryngée est extrêmement rare au cours du lupus érythémateux systémique (LES). Elle survient classiquement au cours des formes évolutives et actives et n'est qu'exceptionnellement révélatrices. Nous rapportons l'observation d'une patiente âgée de 30 sans antécédents qui fût explorée pour une dysphonie d'aggravation progressive et trainante depuis trois ans. L'examen endoscopique du larynx montrait des kissing nodules de la commissure postérieure des cordes vocales. L'examen somatique trouvait une polyarthrite bilatérale, symétrique et distale. Le bilan biologique montrait un syndrome inflammatoire marqué, une leucopénie à 2400/mm3 et une lymphopénie à 1300/mm3. Les anticorps anti nucléaire étaient positifs à un titre supérieur à 80 avec des anti DNA natif et anti Sm positifs; de même que les anticardiolipine. Le scanner du larynx révélait un discret épaississement irrégulier postérieur des cordes vocales et une épiglottite. Le diagnostic d'un lupus était retenu et la malade était mise sous corticostéroïdes systémiques associés aux antipaludéens de synthèse avec orthophonie et repos vocal. L'évolution était favorable cliniquement et endoscopiquement. Depuis sa description initiale en 1959, plusieurs cas sporadiques d'atteinte laryngée ont été rapporté au cours du LES. La forme révélatrice n'est cependant signalée que seulement deux fois auparavant. Un examen laryngoscopique systématique s'impose ainsi chez tout patient lupique ; de même il convient de penser au LES devant toute atteinte laryngée qui ne fait pas sa preuve surtout chez la femme jeune.