Abstract

Le cancer du sein est le premier cancer féminin en termes d'incidence et de mortalité. Au Maroc, il vient au premier rang des cancers de la femme avant celui du col utérin Il constitue un problème de santé publique. Son pronostic est étroitement lié au stade auquel le diagnostic est posé. Il s'agit d'une pathologie dont les moyens diagnostiques sont de nos jours développés, allant de la détection précoce à la mise en évidence de lésions infra-cliniques, ce qui a nettement amélioré le pronostic dans les pays développés. Ce travail que nous présentons a pour objectif d'identifier dans notre pratique quotidienne, les facteurs qui amènent les patientes à consulter à des stades tardifs. Une étude rétrospective a été menée de janvier 2012 à janvier 2013 portant sur 130 patientes porteuses d'un cancer du sein au sein du service d'onco-radiotherapie CHU Mohammed VI Marrakech. Un questionnaire a été élaboré et dument renseigné en ayant recours aux dossiers des malades. Ainsi 63,07% des patientes consultaient au-delà de six mois avec un délai moyen de consultation de 8,47 mois avec comme motif de consultation des lésions classées T4 dans 27,69%, et des tumeurs d'emblée métastatiques dans 13,84%. Les facteurs retrouvés à l'interrogatoire étaient le manque de moyens financiers 40%, l'éloignement des structures sanitaires dans 23%, les habitudes socioculturelles avec les traitements traditionnels en première intention 20%, et l'insuffisance de prise en charge thérapeutique 7%. Cependant, pris individuellement, aucune concordance significative n'était retrouvée entre ces facteurs et le long délai diagnostique. Dans notre pratique, c'est la conjonction de la triade ignorance, indigence et habitudes socioculturelles qui constituent le facteur essentiel du diagnostic tardif des cancers du sein.