Abstract

Les lésions du tendon d'Achille sont plus fréquentes que celles du tendon quadricipital ou patellaire. Les lésions bilatérales sont par contre plus rares et sont souvent associées à une notion de tendinopathie, d'injection de corticoïdes ou de maladies systémiques tels que le lupus érythémateux, l'ostéomalacie ou l'insuffisance rénale chronique. Nous rapportons le cas d'un patient de 34 ans victime d'une rupture bilatérale des tendons d'Achille suite à une réception de saut lors de la pratique de gymnastique. Le patient n'était pas suivi pour maladie de système ou mis sous corticothérapie ou fluoroquinolones. Le diagnostic a été suspecté devant une dépression anormalement creusant le relief sous cutané des deux tendons d'Achille avec une impossibilité de flexion dorsale des deux chevilles en association à un signe de Thompson bilatéralement positif. L'échographie a confirmé le diagnostic. Le patient a été traité par laçage et suture tendineuse à ciel ouvert. La rupture bilatérale du tendon d'Achille est rare. La plupart des patients rapportent une notion de maladie systémique ou un antécédent de chirurgie du genou. Nous rapportons le cas d'une lésion rare dans la littérature, une rupture bilatérale des tendons achiléens sans notions de maladies auto-immunes ni de traitement aux corticoïdes. Les lésions bilatérales présentent certaines particularités thérapeutiques et évolutives. En effet, deux difficultés sont à noter la première réside dans l'absence de référence comparative pour régler et apprécier l'équin physiologique lors de la réparation tendineuse. La deuxième difficulté est l'obligation de différer l'appui à 45 jours. Ce qui est contraignant pour le patient. La technique de réparation à ciel ouvert couplée à une immobilisation en équin protégeant la suture nous a donné des résultats satisfaisants.