Abstract

Introduction: la fistule obstétricale est un orifice entre le vagin et la vessie ou le rectum, voire les deux. Ses impacts sont des conséquences anatomo-fonctionnelles et sociales. On estime à plus de 19 000 le nombre de femmes qui souffrent de fistule obstétricale au Cameroun.

 

Méthodes: il s'agissait d'une étude transversale descriptive conduite dans trois districts de santé de la région de l'Extrême-nord. Vingt-huit femmes victimes de fistules obstétricales, quarante-deux membres de leur entourage et vingt-quatre agents de santé ont été interviewés entre Novembre et Décembre 2013. Trois types de questionnaires ont été utilisés. Les données ont été analysées dans Epi Info version 7.1.4.0. Les moyennes et les fréquences ont été calculées avec un intervalle de confiance à 95%.

 

Résultats: 46,4% des femmes victimes de fistule obstétricales interviewées avaient subi une intervention chirurgicale réparatrice parmi lesquelles, 61,5% bénéficiaient de la réintégration. Le fonds de commerce (62,5%) était l'aide la plus reçue. Vingt-deux membres de l'entourage savaient pourquoi on fait la réintégration. Selon eux, les considérations socioculturelles (68,2%), sont la principale barrière de la réintégration. D'après les agents de santé, le suivi psychosocial (58,3%) est la principale activité de la réintégration dans les centres de prise en charge de la fistule.

 

Conclusion: la prise en charge des fistules obstétricales au Cameroun souffre de manque de réintégration sociale. Ceci expliquerait en partie la persistance de cette pathologie. Un accent devrait être mis sur l'appui matériel, financier et sur le suivi psychosocial des femmes victimes de fistule obstétricale.