Abstract

L'infection urinaire est l'infection nosocomiale la plus fréquente. Elle constitue un véritable problème de santé publique par la surmortalité et le surcoût qu'elle entraîne. L'objectif de notre étude est de déterminer l'incidence et le profil des IU nosocomiales dans un service de Néphrologie. Etude rétrospective sur dossier de tous les patients hospitalisés dans notre service durant l'année 2011, ayant bénéficié d'un examen cytobactériologique des urines. Ont été exclus, tous les patients admis avec une IU connue ou active. 325 dossiers ont été retenus. L'incidence de l'IU nosocomiale était de l'ordre de 16,9%. La durée moyenne d'hospitalisation était de 14,1±10,15 jours. 30% de nos patients ont été transférés du service des urgences. 80% des IU nosocomiales étaient compliquées. Le germe responsable était E.Coli dans 2/3 des cas dont 14,5% était à E.Coli sécrétrice de bétalactamases à spectre étendu. L'évolution après traitement était favorable chez 90,7%. En analyse multivariée, les facteurs de risque pour contracter une IU nosocomiale étaient le sexe féminin; le sondage urinaire et l'antécédent d'IU à répétition. Nos résultats rejoignent ceux de la littérature concernant les facteurs de risque liés à la survenue de l'IU nosocomiale, la fréquence des infections à entérobactéries, et l'émergence de souches résistantes. Une Surveillance microbiologique et une évaluation de la résistance aux antibiotiques constituent une ligne de défense pour faire face à l'accentuation de nouvelles souches bactériennes de plus en plus résistantes aux antibiotiques rendant les options thérapeutiques très limitées.