Abstract

L'éviscération vaginale après hystérectomie, bien que rare, est une complication postopératoire grave pour les patients jeunes et les personnes âgées. Chez la femme ménopausée, elle est très souvent due à une chirurgie pelvienne, associée à un trouble de soutien du plancher pelvien. L'iléon distal est l'organe le plus fréquent d'éviscération, mais le prolapsus de l'épiploon, appendice et des trompes de Fallope a été rapportés. Une patiente âgée de 53 ans était admise au service des urgences chirurgicales viscérales en raison d'une masse vaginale apparue sans effort notable. Ses antécédents comportaient une hystérectomie vaginale réalisée en 2009 pour une pathologie bénigne et une éviscération vaginale en 2011 traitée par voie vaginale. L'examen gynécologique révélait une éviscération vaginale d'anses intestinales par une rupture du sommet du vagin. Le segment intestinal hernié, sale, œdématié avec infiltration de la graisse mésentérique est jugé viable. La patiente était opérée en urgence immédiatement après le diagnostic par laparotomie médiane sous-ombilicale. La réintégration en douceur de l'intestin permettait d'objectiver une perforation du sommet du vagin. Cette dernière était fermée par un surjet au fil résorbable après ravivement des berges de la perforation. Le vagin était ensuite fixé au promontoire par des points séparés. Les suites opératoires étaient simples. La patiente sortait de l'hôpital après six jours d'hospitalisation. L'éviscération vaginale est une urgence chirurgicale dont les modalités de prise en charge doivent être connues. Si la laparotomie a longtemps été la technique de référence, la voie vaginale exclusive peut être réalisée en cas d'exploration aisée du segment éviscéré.