Abstract

La rupture myocardique est une complication rare mais souvent fatale de l’infarctus du myocarde aigu récent. Une patiente âgée de 72 ans, présentant une douleur thoracique typiquement angineuse évoluant depuis 34 jours, en insuffisance cardiaque globale était reçue pour une exploration cardio-vasculaire. L’examen physique retrouvait un souffle holosystolique endapexien d’intensité 3/6, irradiant en rayon de roue. La troponine T était élevée à quatre fois la normale et l’ECG objectivait une lésion sous épicardique en antéroseptoapical et une nécrose dans le même territoire. L’échodoppler cardiaque retrouvait un anévrisme septoapicolatéral avec une solution de continuité dans le segment apical du septum interventriculaire (CIV). Traitée par énoxaparine, antiagrégant plaquettaire, diurétique de l’anse, dérivés morphiniques et oxygène, la patiente présente au deuxième jour de son hospitalisation un collapsus cardio-vasculaire et décède dans un tableau de choc cardiogénique malgré l’administration des amines vasopressives à forte dose. La coronarographie n’a pu être réalisée. Ce cas illustre la gravité des complications mécaniques de l’infarctus du myocarde. L’absence de chirurgie cardiaque dans notre pays explique en grande partie l’évolution fatale de cette CIV ischémique.