Abstract

La tuberculose ganglionnaire est la localisation extra-pulmonaire la plus fréquente de la tuberculose. Nous nous proposons dans ce travail d’étudier les modalités diagnostiques, thérapeutiques et évolutives de cette localisation. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 100 cas de tuberculose ganglionnaire. L’âge moyen était de 35 ± 15 ans (15-85 ans). Aucun malade n’était VIH positif. L’aire cervicale était la plus touchée (93 cas). L’intradermo-réaction à la tuberculine était positive dans 76/91 cas (83,5%). L’examen bactériologique des prélèvements au niveau des ganglions atteints avait mis en évidence des bacilles acido-alcoolo-résistants à l’examen direct dans 2/31 cas (6,4%) et la culture avait isolé Mycobacteruim tuberculosis dans 1/31 cas (3,2%). La cytoponction ganglionnaire (FNAC) était évocatrice de tuberculose dans 35/42 cas (83,3%). La biopsie ganglionnaire était réalisée dans 69 cas et avait permis de retenir le diagnostic de tuberculose dans tous les cas. La FNAC, comparativement à la biopsie, avait permis de raccourcir significativement le délai de la prise en charge (15,1 vs 22,8 jours ; p=0,001) et la durée d’hospitalisation (17,3 vs 24,6 ; p=0,004). La durée moyenne du traitement antituberculeux était de 9,8 ± 4,6 mois (7 à 44 mois). Le traitement chirurgical initial avait raccourci significativement la durée du traitement médical. Il n’avait pas d’impact sur le taux de guérison. Nous avons noté 10 cas de réponse paradoxale aux antituberculeux, quatre cas de résistance clinique et une rechute dans deux cas. La tuberculose ganglionnaire pose un problème diagnostique et thérapeutique. La microbiologie est d’un faible apport. La FNAC est un moyen diagnostique très utiles dans les pays endémiques et à faibles ressources. Un traitement médical seul permet d’éviter les inconvénients de la chirurgie.