Abstract

Introduction: Identifier les facteurs déterminant la persistance du konzo à Kahemba en République Démocratique du Congo.

 

Méthodes: Une enquête transversale a été réalisée à Kahemba en 2011 auprès des ménages de 123 enfants avec konzo (critères OMS) et de 87 enfants sans konzo. La récolte des données s'est faite par interviews, enquête socio-économique par le questionnaire HOME; observation, mesures anthropométriques et examen clinique; mesure du taux de cyanure (CN) dans la farine de manioc et thiocyanate (SCN) urinaire; et analyses sérologiques pour exclure les infections rétrovirales HTLV-I/II et HIV-I/II. L'analyse statistique a été faite par ANOVA, test de Chi-carré, et Kruskall-Wallis au seuil de signification de 0.05.

 

Résultats: La survenue et la sévérité du konzo étaient associées à la pauvreté des ménages (p<0,05). Les enfants atteints de konzo présentaient une dégradation nutritionnelle avancée (p < 0,05 ml/l) chez les enfants konzo vs. non-konzo. La population attribuait souvent la maladie à la sorcellerie.

 

Conclusion: L'intoxication chronique au manioc amer, la malnutrition, ainsi que les croyances superstitieuses favorisent la persistance du konzo à Kahemba. La pauvreté porte le risque d'apparition et de gravité du konzo. Les épidémies de Kahemba dévoilent le risque transgénérationel associé au konzo. L'antécédent de konzo dans la famille élargie constituait un facteur de risque pour la survenue de la maladie (OR= 1,92 ; p=0,042). Le taux moyen (±ET) de cyanure dans la farine de manioc était de 92,2 (± 56,2) ppm pour les ménages testés. Les taux moyens (±ET) de SCN urinaire étaient respectivement de 520,4 ± 355,7vs. 382,5± 226,3.