Abstract

La transplantation rénale (TR) constitue le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique terminale. Les complications métaboliques après TR (diabète, dyslipidémie, hyperuricémie, obésité), en grande partie liées au traitement immunosuppresseur, deviennent une préoccupation car elles constituent un facteur de risque de morbimortalité et de perte fonctionnelle du greffon. Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence de ces anomalies après TR. Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients ayant bénéficié d’une première TR par donneur vivant (DV) de Juin 1998 à Décembre 2010 .Nous avons recensé les données démographiques propres au receveur, le traitement immunosuppresseur après TR. Les paramètres clinico-biologiques recueillis sont (index de masse corporel (IMC), glycémie à jeun, hémoglobine glyquée, CT, C-HDL, C-LDL, TG, acide urique). Soixante dix patients ont été colligés, l’âge moyen est de 36.3+/-9.6 ans (21 à 62) avec un sex ratio de 0.5.Quinze patients (21.4 %) étaient hypertendus avant la TR et 2.9% avaient une néphropathie diabétiques. L’âge moyen du donneur est de 47.5+/-10.2 ans (20-65). Le traitement immunosuppresseur pendant la phase d’induction était une trithérapie associant corticostéroïdes, anticalcineurines chez tous les patients et mycophénolate mofétil chez 68.6% et azathioprine dans 31.4% des cas. L’IMC moyen était de 24.1+/-4.0 (16.9 à 37), 33% des patients étaient considérés en surpoids dont 21.8% en obésité. L’hypercholestérolémie, a été retrouvée chez 25 patients soit 36%. Presque la moitié des patients (48.5%) avaient une hyperuricémie. Quatre patients ont développé un diabète après TR soit 6% des cas. La perte du greffon a été notée chez 12 patients et 2 patients sont décédés dont un avec un greffon fonctionnel. En analyse univariée, l’hyperuricémie et la dyslipidémie ont été considérées comme facteur de risque de perte du greffon et retour en dialyse avec p=0.024 et 0.021 respectivement. Les complications métaboliques après TR sont fréquentes et méritent une attention particulière car elles représentent un facteur de morbi-mortalité. L’éducation précoce du patient greffé est nécessaire et s’appuie sur une prise en charge multidisciplinaire impliquant les néphrologues, diététiciennes, psychologues et médecins généralistes.