Abstract

Les fentes labiopalatines sont les malformations les plus rencontrées de la sphère orofaciale. L'objectif est de décrire le profil épidémiologique, anatomoclinique et thérapeutique des fentes labiopalatines observées dans la province minière du Katanga au sud-est de la République Démocratique du Congo. Il s'agit d'une étude transversale réalisée dans quatre institutions hospitalières de la province du Katanga dans des districts sanitaires différents (Hôpital Jason Sendwe à Lubumbashi, Hôpital Gécamines Panda à Likasi, Hôpital Gécamines du personnel à Kolwezi, Hôpital General de référence de Kamina) et qui a porté sur 154 cas de fentes labiopalatines enregistrés au cours de la période allant du 1er mai 2010 au 30 septembre 2012. L'âge moyen de consultation était de 11,8 ans et une prédominance masculine (55,2%) était notée. Un pic était noté chez les deux premiers nés de la famille (55,8%). Nous avons enregistré 20,7% des cas de consanguinité dont 54,2% de premier degré. La fréquence des différents types de fentes labiopalatines diminue au fur à mesure que la fente s'étend de la lèvre supérieure au palais en passant par l'alvéole : 72% (labiales), 21,4% (labiopalatines) et 7,7% (palatines). Les variétés unilatérales sont plus fréquentes (76,7%) que les bilatérales (16,1%). Dans les formes unilatérales, le côté gauche est plus concerné (47,1%) par rapport au côté droit (38,6%). L'évaluation de la gravité selon Anastassov montre que 50,6% de nos patients étaient de degré moyen et 16,2% étaient à un degré sévère. Les malformations associées ont été retrouvées dans 5% des cas et elles sont à prédominance squelettique. C'est la technique de Millard qui a été la plus pratiquée (72/130). Les résultats étaient excellents dans 71,5% contre 1,5% de mauvais. Le séjour d'hospitalisation était de 3 jours et le taux de complications post opératoire était de 2,98%.