Abstract

Introduction: Dans notre milieu, il n'existe aucune politique de prévention du Retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU) clairement défini. L'objectif de ce travail était d'identifier les facteurs de risque de RCIU afin de proposer une stratégie de lutte contre cette pathologie en agissant surtout sur des facteurs pouvant faire l'objet d'une action préventive.

 

Méthodes: Une étude cas-témoins a été menée dans 11 centres hospitaliers de Lubumbashi en République Démocratique du Congo, de Janvier 2010 à Juin 2011, dans le but d'identifier les facteurs de risque du retard de croissance intra-utérin (RCIU). Au total 420 gestantes (cas et témoins) avec grossesse monofoetale d'au moins 24 semaines d'aménorrhée ont été inclues dans l'étude. Les cas correspondaient aux gestantes dont le poids du fœtus était resté inférieur au 10 eme percentile des courbes de référence d'Alexander, après 2 échographies successives réalisées à intervalle de 4 semaines. Les témoins correspondaient aux gestantes dont le poids du fœtus était supérieur ou égal au 10 eme percentile de mêmes courbes. A chaque cas a été apparié un témoin de même parité porteur d'une grossesse de même âge.

 

Résultats: L'analyse univariée a identifié comme facteurs de risque: la taille maternelle <155 cm (OR=2, 45 (1, 17-5, 10)) et l' âge maternel <18 ans (OR=2, 88 (1, 12-7, 74)), le bas niveau socio-économique (OR=2, 53(1, 76-4, 23)), le mauvais état nutritionnel (OR=1, 96 (1, 20-3, 19)), l'espace inter génésique inferieur à 12 mois (OR=1, 92 (1, 02 -3, 63)), l'hypertension artérielle (OR=2, 44 (1, 32-4, 55)), le paludisme (OR=1, 95 (1, 26-3, 00))et l'anémie sévère (OR=2, 28 (1, 21-4, 34)). L'analyse multi variée a permis de retenir les facteurs de risque suivants: la taille maternelle <155cm (OR=3, 93 (1, 61-9, 61)), le niveau socio-économique bas (OR=5, 33 (2, 57-11, 04)), l'hypertension artérielle (OR=4, 64 (2, 25-9, 59)) et le paludisme (OR=2, 26 (2, 25-4, 20)).

 

Conclusion: L'amélioration du niveau socio-économique des populations, la lutte contre le paludisme et les consultations prénatales mieux organisées couplées à une meilleure éducation sanitaire et nutritionnelle peuvent contribuer sensiblement à la réduction de la fréquence du RCIU à Lubumbashi.