Abstract

Le fardeau du cancer reste mal connu en Mauritanie. Il n'est basé que sur des extrapolations de l'incidence des cancers des pays avoisinants. Les données du registre de l'hôpital national permettent de décrire les cas avec un diagnostic histologique. Tous les cas de cancers enregistrés par le service d'anatomo-pathologie de l'hôpital national de Nouakchott de 2000 à 2009 ont été analysés. En 10 ans, 3305 prélèvements histologiques ont été analysés (hommes:42%, femmes:58%). Chez l'homme, le cancer le plus fréquemment analysé était le cancer de la peau (218 cas au total, 189 cas en excluant mélanome), suivi de la prostate (203), des cancers digestifs (179, colorectal et œsophage), et des lymphomes (151). Chez la femme, un quart des biopsies était des cancers du sein (485), suivi du col utérin (344), de la sphère gynécologique (218, ovaire et corps utérin), et de la peau (114). Les cancers du foie, du poumon ou de la vessie étaient peu fréquents. Ces résultats ne reflètent pas l'incidence ni l'actuel fardeau du cancer en Mauritanie puisque de nombreux patients diagnostiqués avec un cancer ne reçoivent pas d'examen anatomopathologique. Si, comme dans les pays avoisinants du Maroc et du Mali, les cancers du col et du sein sont les pathologies les plus fréquentes chez la femme, la distribution des cancers chez l'homme dans ce registre hospitalier diffère des résultats des registres de population du Maroc et du Mali où les cancers du poumon, du foie, de la prostate et de la vessie dominent.